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Pietro di Cristofano
Vannucci, dit Le Pérugin est un peintre
italien, né à Città dalla Pieve, près de
Pérouse, en 1446, mort à Pérouse
en 1523. Il fit sa première éducation artistique d'après
les enseignements de Benedetto Bonfigli et de Niccolo de Foligno, travailla
ensuite à Pérouse, auprès de Piero
della Francesca et, plus tard, fit partie de l'atelier de Verrocchio,
où il eut pour condisciple Léonard de
Vinci. Les oeuvres de début du Pérugin, tant en Ombrie
qu'à Florence, ne sont qu'imparfaitement
déterminées, et les fresques
de la chapelle Sixtine, commencées en 1482, paraissent le premier
de ses ouvrages auquel on puisse assigner une date. Ces fresques, exécutées
d'après les ordres de Sixte IV, oncle
de Jules II et fondateur de la dynastie des
della Rovere, sont fort remarquables, tant par l'ordonnance de la composition
que par la noblesse des figures.
- Le Baptème du Christ, par Le Pérugin (ca. 1492). Vers 1492, l'artiste, après un long séjour à Florence, retourna à Rome pour y décorer le palais de Giuliano della Rovere. Le gracieux tableau de la villa Albani, représentant l'Adoration de l'Enfant, date de cette époque. De 1492 à 1499, Pietro Vannucci vécut de nouveau à Florence qu'il enrichit d'une foule de beaux ouvrages, principalement de tableaux d'autels. En 1499, il s'éloigna de Florence pour aller à Pérouse travailler à l'embellissement de la maison des changeurs, le Cambio. Vers ce temps commence la décadence du talent de l'artiste. Avide de commandes, il fabrique d'énormes quantités de peintures, avec l'aide de collaborateurs plus ou moins brillants, dont il se contente de surveiller de temps à autre la besogne, et arrive ainsi à une production quasi industrielle où disparaît son génie propre. Le Pérugin eut d'ailleurs le tort de sacrifier au goût que montraient ses contemporains pour ses têtes extatiques et suaves, tout animées de piété douce, et atteignit, malheureusement, à quelque monotonie dans ses madones si gracieuses, recueillies et ingénues; se répétant jusqu'à donner la satiété, il amoindrit le charme d'un idéal inspiré tout d'abord par une émotion intime et vraie, idéal qui, dégénéré en type convenu, séduit encore, mais ne saurait plus toucher. L'oeuvre du maître renferme dans
son ensemble d'intenses beautés. Outre la grâce pénétrante
de ses têtes de vierges, on admire, en général, dans
ses tableaux, une charmante fraîcheur de coloris et beaucoup de soin
dans l'exécution; malgré certains anachronismes,
ses paysages, qui traduisent à merveille la poésie de la
campagne ombrienne, sont d'une composition très étudiée
et marquent un progrès réel dans l'art de l'époque.
Le mariage de la Vierge, par Le Pérugin (1504). Pietro Vannucci appartient au groupe d'artistes sincères et laborieux que l'on a classés sous le nom de « Primitifs » et brille parmi les maîtres incontestés de la Première Renaissance italienne. La plupart des grandes villes de l'Europe
possèdent dans leurs musées des spécimens de ses nombreuses
productions. Au Louvre, l'on voit une Sainte
Famille, la Vierge et l'Enfant, Saint Paul, Saint Sébastien
et le Combat de l'Amour et de la Chasteté; à Paris
également, dans l'église
Saint-Gervais-Saint-Protais, se trouve le Père Eternel entouré
d'anges; son Mariage de la Vierge peut se voir au musée
des Beaux-Arts de Caen; aux musées de
Rouen, Marseille,
Nantes, Toulouse,
Grenoble, Nancy,
appartiennent plusieurs tableaux religieux, principalement des figures
de saints.
Le Combat de l'Amour et de la Chasteté, par Le Pérugin (1503). En Italie, plusieurs petites villes, entre autres Fano, visitées par le maître, conservent de lui quelques tableaux intéressants. L'on admire à la pinacothèque de Pérouse une Transfiguration, le Baptême du Christ, le Couronnement de la Vierge (1502), etc. Au Vatican, le plafond de la Stance de l'incendie, très décoratif; dans la cathédrale de Spello, une Pietà (1521); un Crucifiement, à Sienne, et plusieurs tableaux d'autel dans les églises de Città della Pieve. Mais c'est surtout à Florence que le souvenir du Pérugin se perpétue par ses oeuvres. La célèbre Mise au tombeau (1495) se trouve an palais Pitti; aux Offices, une Madone trônant et le portrait de l'Espagnol Lopez Pereigo, à l'Académie des beaux-arts, le Crucifiement (1496); une Pietà, sobre et classique, les portraits de deux Moines de Vallombreuse, d'une sévère beauté, et la grande Assomption de la Vierge, commandée par le cardinal Caraffa, chef de la flotte pontificale; enfin, la fresque de Santa-Maria-Maddalena de Pazzi. (P. de Corlay). |
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