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Persée

Persée est un mathématicien grec du IIIe (?) siècle av. J.-C.. Il a été l'inventeur des courbes spiriques, sections (pour un plan parallèle à l'axe) de la surface de révolution aujourd'hui appelée tore. II en distingua huit cas, cinq pour le tore ouvert, d'après les distances de l'axe au plan sécant, et trois nouveaux pour le tore rentrant.
Persée ou Persaeus est un philosophe stoïcien, disciple et compatriote, peut-être parent ou esclave de Zénon de Cittium, surnommé Dorothée. Il instruisit en Macédoine le fils du roi Antigone Gonatas, dirigea parfois ses troupes et semble avoir été tué à Corinthe et où il commandait la garnison macédonienne quand Aratus s'empara de la ville (233 av J.-C.). Ses écrits portaient surtout sur la politique et la morale. 

Son nom reste attaché au système d'interprétation allégorique, qui, par les stoïciens et par Philon le Juif, prit avec Origène et ses disciples une place si grande dans le christianisme. Après Prodicus, et le premier peut-être des stoïciens, il soutenait que les humains ont divinisé ce qui leur est utile, en rendant un honneur divin, non aux choses elles-mêmes, mais aux forces qui agissent en elles. Avec Evhémère, il voyait, dans certains dieux, Héraclès, Dionysos, etc., des hommes divinisés. Après Zénon et Cléanthe, il interprétait, dans le sens de la théologie stoïcienne, les poèmes homériques et hésiodiques.

Persée est le dernier roi de Macédoine, fils naturel de Philippe III, né en 242 av. J.-C., mort en 166 av. J.-C. Son père le destinait à lui succéder et lui fit prendre part, dès l'âge de quatorze ans, aux combats contre les Romains; ceux-ci soutinrent contre lui son jeune frère Démétrius que le Sénat s'était fait livrer comme otage après la bataille de Cynocéphales, et qu'il avait renvoyé en Macédoine, imbu des doctrines romaines. La querelle des deux frères divisa la Macédoine jusqu'au jour où Philippe fit empoisonner Démétrius; les Romains cherchèrent alors à supplanter Persée auprès de son père par un certain Antigonus. 

A la mort de Philippe, Persée, lui succéda cependant sans obstacle (179); il consacra toutes ses pensées à la guerre contre Rome : il passa les six premières années de son règne à se faire des alliés pour sauver la Macédoine et la Grèce de la domination romaine; il épousa la fille de Séleucus IV et donna sa soeur en mariage au roi de Bithynie, Prusias II. Les Romains le prévinrent, le roi du Pergame les tenant au courant des projets de Persée; ils lui déclarèrent la guerre et envoyèrent le consul P. Licinius Crassus en Thessalie (171); l'armée de Persée, forte de 40.000 hommes, dont la moitié formait la puissante phalange, eut d'abord l'avantage : elle remporta la victoire à Sykurion, près de l'Ossa; l'année suivante (170) ne fut pas plus heureuse pour les Romains sous la conduite d'Hostilius. 

Si Persée avait montré plus d'énergie et n'avait pas, par avarice, diminué son armée, les Romains auraient eu beaucoup de peine à en venir à bout; mais ses hésitations leur donnèrent le temps de reconstituer leur armée. En 169, le consul Marcius parvint à franchir les gorges de l'Olympe et pénétra en Macédoine. Après un accès de découragement où il voulait tout abandonner, Persée arrêta l'armée romaine sur les bords de l'Enipée. Rome était très inquiète de cette guerre désastreuse; elle se décida à envoyer son meilleur général, Paul-Emile; celui-ci fit tourner l'armée de Persée qui recula jusqu'à Pydna dont la plaine était un terrain excellent pour faire manoeuvrer la phalange; les légions plièrent en effet devant son attaque, mais elle eut le tort de poursuivre les ennemis sur un terrain inégal et rompit sa masse : les manipules romains y pénétrèrent et la bouleversèrent; la phalange périt tout entière (168).

Persée s'enfuit à Pella, puis abandonna son royaume et se réfugia dans le temple de l'île de Samothrace : cet asile, jusqu'alors inviolable, ne pouvait le sauver; il ne put trouver une barque pour fuir; ses serviteurs l'abandonnèrent et ses deux fils eux-mêmes, Philippe et Alexandre; accablé par cet abandon, Persée vint se rendre au préteur Octavius. Amené à Rome, il figura avec sa famille au triomphe de Paul-Emile; il mourut à Albe en prison (de faim ou, selon une autre version, du supplice de la privation de sommeil). Son fils vécut à Albe ou il exerçait le métier de greffier public, charge qu'il remplit, au dire de Plutarque, « avec assez d'intelligence et à la satisfaction des magistrats romains ». (GE).

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Dictionnaire biographique
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