| Périandre, tyran de Corinthe, qui régna de 625 à 585 av. J.-C. Fils et successeur de Cypsélus, descendant des Héraclides (qui avait renversé l'aristocratie dorienne), il continua sa politique. Hérodote a rapporté, d'une manière dont l'authenticité est douteuse, les actes de sa vie. On conte qu'ayant demandé conseil à Thrasybule, tyran de Milet, celui-ci conduisit le messager dans un champ de blé et abattit toutes les têtes des épis qui dépassaient les autres; Périandre interpréta cet avis et fit périr tous les nobles corinthiens; quant au peuple, il le gouverna avec douceur et encouragea lés lettres, les sciences et les arts. Il organisa fortement sa flotte et son armée et s'empara d'Epidaure et de Corcyre. L'habileté de sa politique et la solidité de son pouvoir ne lui donnèrent pas Ie bonheur; il avait épousé la fille de Proclès, tyran d'Epidaure, Mélissa, qu'il aimait avec passion, et qui lui donna deux fils, Cypsélus et Lycophron; dans un accès de jalousie, il la fit périr et ne put jamais s'en consoler. Son fils le plus jeune, Lycophron, instruit du crime, ne put le pardonner à son père, qu'il prit en horreur; Périandre dut l'exiler à Corcyre. A la fin de sa vie, il n'obtint le retour de son fils à Corinthe qu'à la condition de s'exiler lui-même à Corcyre; mais les habitants de cette ville craignant de tomber entre les mains de Périandre, mirent à mort Lycophron. Périandre châtia cruellement les meurtriers et envoya 300 garçons de l'île à Alyattes, roi de Lydie, pour qu'il en fit des eunuques. Le vaisseau qui les portait relâcha à Samos où les enfants furent délivrés par les habitants. Peu de temps après, Périandre mourut de chagrin. On compte souvent Périandre comme un des sept sages de Ia Grèce; mais cette attribution a été souvent contestée, même dans l'Antiquité, en particulier par Platon, qui estimait que le sage était un autre Périandre, tyran d'Ambracie, qui vécut à la même époque et était aussi de la famille des Cypsélides. (Ph. B.). | |