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Paris / Pâris

Alexis Paulin' Paris est un érudit  né à Avenay (Marne) le 25 mars 1800, mort à Paris le 13 février 1881. Employé au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, il se consacra à mettre en lumière la vieille littérature française et en particulier les épopées, chansons de geste. Il fut élu, le 2 juin 1837, à l'Académie des inscriptions, à la place de Raynouard et professa la littérature française du Moyen âge au Collège de France (1853-72). 


En bibliothèque - Parmi ses ouvrages, il faut citer une Apologie de l'école romantique (1824, in-8) et une traduction des oeuvres complètes de Byron (1830-32-36, 13 vol. in-8) qui est un travail de jeunesse; puis les Manuscrits français de la bibliothèque du roi (1836-48, 7 vol. in-8), catalogue scientifique inestimable, qui servit de base à tous les travaux ultérieurs sur la vieille littérature française; Garin le Loherain, précédé d'un Examen des romans carolingiens(1833-35, 2 vol. gr. in-12); Berte aus grands piés , précédé d'une Dissertation sur le roman des douze pairs de France (1836, in-12); des éditions des Grandes Chroniques de France (1836-40, 6 vol. in-8) de Villehardouin (1838, in-8), de la Chanson d'Antioche (1848, 2 vol. in-8), des Historiettes de Tallemant des Réaux (1860, 9 vol. in-8); des traductions des Aventures de Maître Renart et d'Ysengrin (1861) et des Romans de la Table ronde (1868-77, 4 vol. in-18), etc.; quantité de notices de l'Histoire littéraire de la France, d'articles insérés dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, de la Société des antiquaires de France, le Journal des Savants, la Bibliothèque de l'École des chartes, etc. Après sa mort, on publia ses Études sur François Ier (1885, 2 vol.).

Gaston Pâris, Notice sur Paulin Pâris, au t. XXIX de l'Hist. Litt.

Gaston Bruno Paulin Paris est un philologue et écrivain, né à Avenay (Marne) le 9 août 1839, mort le 5 mars 1903. Il était le fils de Paulin Paris (ci-dessus). Ses études classiques terminées, il suivit les cours des Universités de Bonn (1856-57) et de Goettingen (1857-58), puis ceux de l'École des chartes (1858-61). Sa thèse de sortie (Étude sur le rôle de l'accent latin; Paris, 1862), où il précisait une des lois capitales de la phonétique romane, faisait déjà pressentir ce que la science devait attendre de lui. 

Après quelques années de travail solitaire, il présenta à la Sorbonne (décembre 1865) une thèse de doctorat, moins mémorable encore comme effort d'érudition que comme modèle accompli de la méthode scientifique appliquée à l'étude des traditions héroïques (Histoire poétique de Charlemagne; Paris, 1865).
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Gaston Paris.
Gaston Paris (1839-1903).

Chargé d'un cours libre à la rue Gerson (1866-68), répétiteur, puis directeur des conférences de langues romanes à l'École des hautes études récemment fondée (1868), suppléant de son père au Collège de France (1868-1869), il y fut nommé titulaire de la chaire de langue et littérature françaises du Moyen âge le 26 juillet 1879. Dans l'intervalle, il avait fondé avec Meyer, Ch. Morel et H. Zotenberg la Revue critique (1866) et avec P. Meyer (1872) la Romania

Membre de l'Académie des inscriptions (12 mai 1876), président de la section philologique et historique de l'École des hautes études (1885), membre de l'Académie française (28 mai 1896), il a remplacé C. Boissier, lorsque celui-ci fut nommé secrétaire perpétuel de l'Académie française (mai 1895), comme administrateur du Collège de France.

Comme rédacteur de la Revue critique, comme directeur de la Romania, aussi bien que par, son enseignement, Gaston Paris a eu une part prépondérante dans le relèvement des études scientifiques en France. Ce qui fait son originalité, c'est moins encore d'avoir acclimaté dans le pays la méthode de la philologie romane, telle que Dietz venait de la fixer définitivement, que d'avoir manié cette méthode avec une rigueur particulière et de l'avoir appliquée avec un égal succès et des résultats également surprenants aux études de linguistique et d'histoire littéraire : aussi n'est ce point sans raison que tous les romanistes français et étrangers l'on reconnu rapidement  pour leur maître. (A. Jeanroy).



En bibliothèque - Gaston Paris est certainement l'un des écrivains scientifiques les plus féconds de son époque. Parmi ses ouvrages (ou dissertations publiées à part), nous citerons : De Pseudo-Turpino (1865); la Vie de saint Alexis (1872), véritable modèle d'érudition critique, "qui fut, dit fort bien M. Thomas, dans le domaine de la philologie pure, ce qu'avait été l'Histoire poétique dans le domaine de l'histoire littéraire"; la Dissertation critique sur le poème latin appelé Ligurinus (1873); le Petit Poucet et la Grande Ourse (1875, texte en ligne sur ce site); la Légende de Trajan (Mélanges de l'École des hautes etudes, (1878); le Juif errant (1880); le Lai de l'Oiselet (1884); la Littérature française au Moyen âge (1888; 2e éd., 1890), première partie d'un Manuel d'ancien français; le Haut Énseignement historique et philologique en France (1894). 

Malgré l'importance scientifique de tous ses articles, nous devons nous borner à énumérer ici les principaux, que nous classons, pour plus de brièveté, d'après les recueils où ils ont paru. Il a publié dans la Romania  : Romani, Romania; la Vie de saint Léger (1872); la Passion du Christ (1873); Lais inédits (1878-79); la Chanson du pèlerinage de Charlemagne (1880); O fermé en ancien français (1881); les Romans de la Table ronde (1881-83-86); le Carmen de prodicione Guenonis et la Légende de Roncevaux (1882); un Poème inédit de Martin Le Franc (1887); la Chanson d Antioche provençale et la Gran Conquista de Ultrarnar (188890-93); le Conte de la Rose dans Perceforêt, le Pronom neutre de la 3e personne en français, les accusatifs en ain (1894); le Donnei des Amants (1896); le Roman de Richard Coeur de Lion (1897); dans l'Histoire littéraire de la France : Galien.; Lohier et Mallart; Jakemon Sakesep (t. XXVIII); Chrétien Legouais et autres imitateurs d'Ovide (t. XXIX); les Romans en vers du Cycle de la Table ronde (t. XXX); le Philosophe Sidrac; Girart d'Amiens (t. XXXI); le Roman de Fauvel; Joinville (t. XXXII); dans le Journal des Savants : les Fabulistes latins (1885); les Publications de la Société des anciens textes français (1886); la Vie des mots (1887); les Cours d'amour (1888); les Chants populaires du Piémont (1889); le Dictionnaire général de la langue française (1890); le Juif errant en Italie, les Origines de la poésie lyrique en France (1891); les Origines du théâtre italien (1892); la légende de Saladin (1893); les Sources du roman de Renart (1894); la Nouvelle française aux XVe et XVIe siècles (1895); Dernières poésies de Marguerite de Navarre; l'Anneau de Fastrada (1896); les Enfants de Lara (1898); dans les Mélanges Renier l'Appendix Probi (1885); dans la Revue historique Jaufré Rudel (1893); dans l'Annuaire de l'École des hautes études : l'Altération romane du C latin (1893); dans les Mélanges J. Havet : la Légende de Pépin le Bref (1895). Il a publié enfin, seul ou en collaboration, un grand nombre de textes français du Moyen âge: Aucassin et Nicolette (1878); le Mystère de la Passion de Gréban (1878); une dizaine d'ouvrages dans la Société des anciens textes (1875-86); l'Estoire de la guerre sainte par Ambroise, dans la Collection des documents inédits (1897). Gaston  Paris, qui longtemps n'aguère écrit que pour les spécialistes ou n'a publié (ou réimprimé) pour le grand public que des leçons ou lectures académiques (la Poésie au Moyen, âge, 1re  série, 1885; 2e série, 1891), s'est révélé psychologue profond, écrivain vigoureux et délicat, par une série d'essais parus dans diverses revues (dans la Revue de Paris : Tristan et Iseult, James Darmesteter, F. Mistral, 1894; Sully-Prud'homme, 1895; le Paradis de la Sibylle, 1897; la Légende de Infants de Lara, 1898; dans Cosrnopolis; les Romans d'aventure, (1898), dont quelques-uns ont été réunis dans le volume Penseurs et Poètes (1897).

Van Hamel, Gaston Paris en Zinje Leerlingen, dans la revue (hollandaise) De Gids, 1895, n° 6. - A. Thomas, Essais de philologie française, 1597, p. 193.

Pâris (François Edmond), amiral et savant né à Paris le 2 mars 1806, mort à Paris le 8 avril 1893. II entra dans la marine en 1820, fit presque coup sur coup trois grands voyages de circumnavigation et de découvertes, le premier à bord de l'Astrolabe (1826-29), sous les ordres de Dumont d'Urville, les deux autres à bord de la Favorite (1829-32) et de l'Artémise (1837-40); sous le commandant Laplace. Marin, hydrographe et dessinateur habile, il concourut très activement aux résultats scientifiques de ces trois expéditions. Celles-ci, d'ailleurs, lui -fournirent les matériaux d'un ouvrage également important au point de vue, ethnographique et nautique, l'Essai sur la construction navale des peuples extraeuropéens. Cependant, en 1833, le ministre de la marine l'avait chargé d'étudier en Angleterre, auprès des ingénieurs et des constructeurs les plus renommés, la question des machines et de la navigation maritime, à vapeur, alors beaucoup plus avancée dans ce pays qu'en France.

Le succès de cette mission, qui ouvrait à sa carrière un nouvel horizon, lui valut, à vingt-huit ans, l'honneur de commander l'un des premiers bâtiments à vapeur de la flotte française. Les commandements du Castor (1834-36), de l'Infernal (1843), de l'Archimède (1844-46) (le premier vapeur qui ait doublé le cap de Bonne-Espérance), du yacht royal le Comte d'Eu (1846-47), du Gomer (1818), de l'Orénoque (1850), du vaisseau le Fleurus (1854), de la frégate l'Audacieuse (1856), construite par Dupuy de Lôme, enfin de la deuxième division de l'escadre, à bord de l'Algésiras (1860-61), lui furent l'occasion de recherches expérimentales et d'études fort remarquables, car elles lui permirent d'exposer les principes, alors ignorés, de l'utilisation économique et du fonctionnement du nouveau moteur et des différents propulseurs, et de fixer sur des bases certaines les règles de la conduite des machines marines et des navires à vapeur.

La plupart des ouvrages qu'il publia, notamment de 1845 à 1860 devinrent aussitôt classiques non seulement en France, mais à l'étranger, et le mirent au premier rang des initiateurs de la nouvelle marine. Membre, à quatre reprises différentes, du Conseil des travaux, il prit une part active et immédiate au développement de la flotte à vapeur rapide et cuirassée, créée par Dupuy de Lôme. Enseigne en 1826, lieutenant de vaisseau en 1832, capitaine de frégate en 1840, capitaine de vaisseau en 1846. il commanda la division du Dniepr après la prise de Kinburn (hiver 1855-56); contre-amiral en 1858, vice-amiral hors cadre en 1864, il fut pendant sept ans directeur général du Dépôt des cartes et plans.

Admis en 1871 au cadre de réserve et nommé conservateur du musée de marine, au Louvre, l'amiral Paris consacra les vingt-deux dernières années de sa vie à enrichir ces collections, au point d'en former un ensemble unique au monde.

Ses importants travaux l'avaient fait élire, en 1863, membre de l'Académie des sciences de Paris (section de géographie et de navigation) en remplacement de Bravais, et, deux ans après, membre du Bureau des longitudes. (H. B.).



En bibliothèque - Ses écrits comprennent, outre un nombre considérable d'articles et de mémoires parus dans les Annales rnaritimes et coloniales, la Revue rnaritime et coloniale, etc., les ouvrages suivants publiés à part : Essai sur la construction navale des peuples extra-eurorpéens, etc. (texte et pl; Paris, s- d. [1843], in-fol.); Navigation de la corvette l'Archimède de Brest à  Macao (extr. des Annales maritimes; Paris, 1845, in-8), Dictionnaire de la marine à voiles et à vapeur, en collaboration avec son beau-père le baron de Bonnefoux (Paris, 1848, 2 vol. in-8; 2e éd., 1856-59); Catéchisme du marin et du mécanicien à vapeur (Paris, 1850, in-8; 2e éd., 1857); Traité de l'hélice propulsive (Paris, 1855, in-8); Nos Souvenirs de Kil-Boroun pendant l'hiver passé dans le Liman du Dniéper 1855-56 (pl. lith. col.; Paris, s. d., in-fol.); Utilisation économique des navires à vapeur, etc. (Paris, 1858, in-8); Vocabulaire (en sept langues) des termes de la marine à vapeur (Paris, 1859, 7 vol. in-8); Souvenirs de Jérusalem(pl. lith. col.; Paris, 1862, in-fol.); l'Art naval à l'Exposition universelle de Londres en 1862, avec supplément (Paris, 1863-64, in-8 et atlas); Manoeuvrier complet, en collaboration avec de Bonnefoux (Paris, 1865, in-8, 2e éd.); l'Art naval à l'Exposition universelle de Paris en 1867 (Paris, 1867-69, 3 part. in-8); Souvenirs de marine (Paris, 1877-93, 7 atlas in-fol.); le Musée de marine du Louvre (Paris, 1883, in-fol.); Deux Notes relatives à la conservation des torpilleurs (Paris, 1885, in-4); Note sur un auxiliaire de bateau de sauvetage (Le Mans, 1890, in-8). 

J. Bertrand, Notice histor. sur la vie et les Travaux de F. -E. Pâris (lue dans la séance publique annuelle du 23 décembre 1895). - E. Guvou, Not. hist. sur la vie et les trav. de l'amir. Pâris (Mém. de l'Acad. des sc.). - Bouquet de la Grye, Loewy et Fleuriais, Discours prononcés aux obsèques de l'amiral Pâris (Annuaire die bureau des longit., 1594). - Général Derrécagaix, Id. (Bull. Soc. de géogr; Paris, 1893).

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