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Panétius de Rhodes

Panétius de Rhodes, Panaetius, disciple des stoïciens-Diogène et Antipater, né vers 180 av. J.-C. Il vécut plusieurs années à Rome, commensal de Scipion et ami de Lélius. En 143, il accompagna le premier dans son voyage en Orient et à Alexandrie. Puis il succéda à Antipater dans la direction de l'école stoïcienne d'Athènes, où il mourut vers 110  av. J.-C. On lui attribue sept écrits, sur le Devoir, dont Cicéron s'est beaucoup servi pour le De officiis et qui a ainsi indirectement inspiré le De officiis ministrorum de Saint Ambroise; sur les sectes philosophiques, sur la mantique, que rappelle en certains endroits le De divinatione de Cicéron; sur la politique, sur la Providence, à propos duquel se sont élevées de nombreuses discussions pour savoir si le De natura Deorum de Cicéron en reproduit les doctrines essentielles, etc. A Athènes et à Rome, il où de nombreux disciples, qu'énumère Zeller, et dont les plus célèbres sont Q. M. Scevola, Sextus Pompée, les Balbus, Mnésarque, son successeur à Athènes, Démétrius de Bithynie, Hécaton, Posidonius de Rhodes.

Panétius a introduit le stoïcisme à Rome, en le faisant pratique et éclectique. Il laisse de côté la dialectique et la physique, pour se tourner vers l'anthropologie, la morale ou la partie de la théologie qui traite des rapports de Dieu et de l'humain. Puis il se recommande de Platon et d'Aristote, de Xénocrate, de Théophraste, de Dicéarque, autant, sinon plus, que de Zénon ou de ses successeurs. Aussi met-il en doute, après Boëthus, la conflagration universelle, qui doit, selon les stoïciens, ramener l'unité divine, d'où sortira une nouvelle variété, et il trouve vraisemblable l'éternité du monde admise par Aristote. 

Peut-être encore se rapproche-t-il de certains disciples d'Aristote, en niant que l'âme survive, même pendant un certain temps, à ce que nous appelons la mort. En tout cas, il se souvenait du péripatétisme, lorsque, dans sa réduction à six des huit parties de l'âme humaine, il attribuait à la nature, et non plus à l'âme, la faculté reproductrice; lorsqu'il divisait la vertu en théorique et en pratique. Il se serait encore rapproché des platoniciens et surtout d'Aristote, s'il avait, comme l'affirme Diogène Laërce (VII, 128) - auquel Zeller d'ailleurs refuse d'ajouter foi - déclaré que la vertu ne suffit pas à elle seule, mais qu'il faut y joindre la santé, la force, la richesse. 

La même tendance se retrouve dans l'abandon de l'analgésie et de l'apathique; dans l'acceptation d'un plaisir conforme à la nature; lorsqu'il néglige le katorthôma pour s'attacher au kathèkon; qu'il s'adresse non pas au sage, mais à l'humain qui ne l'est pas (Sénèque, Ep. 116, 4), etc. Avec Panétius s'établit à Rome une philosophie dont les tendances éclectiques atteindront leur complet développement avec Plotin, dont le caractère unificateur et pratique revivra dans le christianisme romain. (F. Picavet).



En bibliothèque - Van Lynden, De Panaetio Rhodio, Leyde, 1802. - Ed. Zeller, Die Philosophie der Griechen, IV, p. 500 et Suiv. - Thiaucourt, Essai sur les traités philosophiques de Cicéron, Paris, 1885. - L. Stein, Die Psychologie, die Erkenntnistheorie der Stoa; Berlin 1886-86.- Schmeckel, Die Philosophie der mittlere Stoa; Berlin, 1892.
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