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Thomas Paine est un écrivain et politicien anglais, né à Thetford (comté de Norfolk), le 29 janvier 1737 mort à New York le 8 juillet 1809. Fils d'un fabricant de corsets, quaker renforcé, il fut élevé dans les principes les plus rigides. Son instruction, fut assez négligée, et à treize ans il commençait son apprentissage dans la maison paternelle. En 1756, il s'engage dans la marine, puis il revient à Londres et y établit une fabrique de corsets qui périclita. En 1761, il réussit à obtenir un emploi dans l'excise, mais, fonctionnaire détestable, il était révoqué dès 1765. Après avoir fait divers métiers, il obtient d'être réintégré dans l'excise; à Grampound, puis à Leeves (1768). Il épouse dans cette dernière ville la fille d'un marchand de tabac, son logeur, et, s'étant fait de nouveau révoquer (1774), vend lui-même du tabac et de l'épicerie. Thomas Paine (1737-1809). Criblé de dettes, séparé d'avec sa femme, il vient chercher fortune à Londres. Sur le conseil de Franklin, il s'embarque pour l'Amérique. A Philadelphie, il dirige une revue nouvellement fondée Pennsylvania Magazine or American Museum (1775), y écrit des articles contre l'esclavage et publie en faveur de l'indépendance américaine une brochure Common Sense (1776), qui se vend à des milliers d'exemplaires et du jour au lendemain le rend célèbre. Il s'engage dans l'armée, devient aide de camp du général Greene et écrit The Crisis (1777), suivie de sept autres Crises (1777-1778), pour enflammer le courage des Américains. Ces petites brochures, répandues dans toute l'armée; y excitèrent le plus vif enthousiasme patriotique. Paine, totalement dépourvu de discrétion et de diplomatie, ayant révélé avant l'heure, l'entente qui existait entre le gouvernement français et le gouvernement américain, se vit désavoué par tous les deux; et fut impliqué dans de graves embarras. Il s'en tira ce pendant, fut nommé clerc de l'assemblée de Pennsylvanie (1779) et s'occupa avec beaucoup d'ardeur à lancer une souscription destinées aux frais de la guerre. Il n'y réussit guère et fut alors chargé, avec le colonel Laurens, d'aller contracter en France un emprunt (1781). Il rapporta de Paris 2.500.000 livres st. L'Etat de New York lui fit présent, du domaine de New Rochelle, et Washington obtint pour lui des sommes assez importantes. La maison de Thomas Paine à New Rochelle (New York). Paine s'occupa alors de différentes inventions mécaniques, conçut le plan d'un pont en fer qu'il vint présenter à l'Académie des sciences de Paris en 1787. Il se lia avec le cardinal de Brienne qui le chargea de combattre à Londres la politique de Pitt et d'essayer d'amener une entente entre la France et l'Angleterre. Paine échoua dans cette tentative qui le mit en rapport avec Burke, avec Fox, avec le duc de Portland; il réussit mieux, dans ses essais scientifiques, et son pont en fer fut construit. Paine, revenu à Paris en 1790, se lança corps et âme dans le mouvement révolutionnaire. A peine Burke avait-il publié ses amères Reflexions on the Revolution, qu'il répliquait par ses Rights of man, apologie des principes de 1789, qui eut en Amérique et en France le plus vif succès et qui devint par la suite le catéchisme des radicaux anglais. Paine retourna à Londres et se mit résolument à Ia tête des partisans de la Révolution française. Le gouvernement s'effraya, l'accusa de jacobinisme et poursuivit son livre. Paine s'empressa de passer en France, où il reçut un accueil enthousiaste. Créé citoyen français par l'Assemblée nationale (1793), il fut élu membre de la Convention le 6 septembre par les départements de l'Oise, du Puy-de-Dôme et du Pas-de-Calais. Il opta pour ce dernier. Lié, avec Brissot, il refusa de voter la mort de Louis XVI, ce qui, l'exposa aux attaques de Marat. Il collabora à la Constitution, mais bientôt la chute des girondins lui enleva tout appui. Arrêté le 27 décembre 1793, il fut sauvé de la guillotine par la mort de Robespierre et par les réclamations de Monroe. Remis en liberté, le 2 novembre 1794, il reparut à quelques séances de la Convention où il ne joua d'ailleurs qu'un rôle effacé. Paine exhortant les Anglais à renverser la monarchie au nom des Droits de l'homme. Durant sa détention, il avait composé, son Age of Reason. Cette fois il s'en prenait au christianisme, s'emportant contre toute religion révélée et déclarant que c'était une duperie que la récompense promise aux bons dans une vie ultérieure, et une duperie plus dangereuse encore que le châtiment réservé aux méchants dans un avenir hypothétique. Cet ouvrage fit scandale en Angleterre, où il fut-aussitôt, interdit. Erskine lui même, qui avait si éloquemment défendu jadis les Droits de l'homme, écrivit contre l'auteur une lettre indignée. Paine, aigri par ces persécutions, s'avisa que le gouvernement américain n'avajt pas avec assez d'énergie réclamé sa mise en liberté. Il en accusa Washington, le traita de traître et publia un abominable pamphlet où toute la carrière militaire et civile du grand homme était odieusement travestie. Son ouvrage suivant, English system of finance (1796), fut une vigoureuse attaque contre les finances anglaises. Emporté par son ressentiment, il alla jusqu'à souscrire 2500 F pour le projet de descente en Angleterre de Napoléon. Il resta à Paris jusqu'à la paix d'Amiens, occupant ses loisirs à fonder une secte de Théophilanthropes à laquelle La Revellère-Lépaux prit le plus vif interêt. Écrivain vigoureux et brusque, logicien clair et implacable, Paine, par ses écrits, par le rôle qu'il joua dans la Guerre de l'indépendance américaine dans la Révolution française, a exercé sur son temps une influence considérable. Des oeuvres comme les Droits de l'homme et l'Age de raison étaient de nature à heurter violemment les sentiments les plus chers à l'Angleterre conservatrice et religieuse. Tous les efforts qui furent tentés pour leur suppression ne firent qu'accroître leur essor. Ils devinrent l'évangile des radicaux, qui en firent passer tous les principes dans leur programme. Cobbett ramenait à Liverpool en 1819 les restes du célèbre pamphlétaire, auquel un monument fut érigé à New Rochelle en 1839. (René Samuel).
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