| Oppien. - Poète grec, né à Corycos en Cilicie (auj. Korghos). Son père s'appelait Agésilas, sa mère Zénodote. Agésilas, homme riche et lettré, ayant négligé, lors d'une visite de Lucius Verus dans la contrée, d'aller au-devant de lui pour lui rendre hommage, fut exilé dans l'île de Malte. Il emmena avec lui son fils. Mais, après la mort de Verus (en 169 ap. J.-C.), le jeune poète se rendit à Rome, pour avoir audience de Marc-Aurèle, et obtint de lui, non seulement la grâce de son père, mais un riche présent en récompense de son talent poétique. Il mourut à l'âge de trente ans, victime de la peste; ses concitoyens lui érigèrent un monument funèbre et une statue. Le poème didactique d'Oppien qui nous reste, Sur la Pêche (Halieutika), en cinq livres, est dédié à Marc-Aurèle et à son fils Commode. Il témoigne d'une rare habileté de versification; les descriptions en sont agréables: on s'explique mal pourtant l'enthousiasme qu'il excita. Oppien avait en outre composé un poème (en 5 livres sur la Chasse à la glu (Ixeutika), qui s'est perdu : une paraphrase d'Entecnios, qu'on a souvent regardée comme étant celle des Ixeutiques d'Oppien, est en réalité celle d'un autre poème de même titre, en trois livres, dont l'auteur est un certain Denys. On attribue à Oppien un autre poème Sur la Chasse (Kynegetika), en quatre livres. Mais c'est l'oeuvre d'un homonyme, désigné souvent sous le nom d'Oppien le Jeune, qui se donne lui-même pour un Syrien d'Apamée, et qui dédia son ouvrage à Caracalla. Il est d'ailleurs bien inférieur en mérite. Les Halieutiques ont été plusieurs fois traduites en français, entre autres en vers par Florent Chrétien (Paris, 1575, in-8) et en prose par Belin de Ballu (Strasbourg, 1787, in-8); J.-M. Limes (Paris, 1877, in-8); E.-J. Bourquin (Coulommiers, 1878, in-8), etc.. (A.-M. Desrousseaux). | |