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On a donné le
nom d'Occasionalisme ou Occasionnalisme au système des causes
occasionnelles, qui s'applique surtout aux rapports de l'âme
et du corps, et d'après lequel l'âme et le corps
ne pourraient agir l'un sans l'autre. C'est Dieu
même qui, à l'occasion des idées ou sentiments
de l'âme, produirait dans les corps des mouvements correspondants
et vice versa.
L'occasionnalisme absolu serait la négation
de toute réalité et de toute puissance propre
inhérente aux êtres finis. L'occasionnalisme mitigé,
comme celui de Descartes, repose sur une équivoque
: on ne s'explique pas, en effet, comment, Dieu étant la substance
et la cause unique, il peut rester quelque substantialité
ou quelque causalité réelle à des êtres
qui ne sont pas des parcelles de Dieu. De là l'embarras de Descartes Ã
expliquer le monde autrement que par le système de la création continuée,
c'est-à -dire en supposant que Dieu agit lui-même, toujours et directement,
dans les évolutions successives du monde qu'il
dirige.
Ce système a été développé par Malebranche,
ordinairement considéré comme le père de la théorie
des causes occasionnelles, puis par Geulincx,
qui examine surtout les rapports de l'âme et du corps. On ne peut admettre
l'action de deux substances l'une sur l'autre. Pour produire un effet physique
en dehors de l'âme, il faut une puissance divine. Seulement, Leibniz,
grâce à son harmonie préétablie, admet que la puissance divine prédétermine
une fois pour toutes le corps et l'âme à se correspondre comme deux horloges;
suivant Geulincx, c'est à l'occasion de chaque volonté
de l'âme que Dieu intervient pour mouvoir le corps dans le sens où l'âme
l'a voulu. (NLI).
Quelques philosophes
occasionalistes
•
Nicolas
Malebranche est à l'origine du concept des cause occasionnelles.
Son oeuvre majeure, La Recherche de la Vérité, développe en profondeur
la perspective occasionaliste.
• Arnold
Geulincx, philosophe belge, est un autre représentant important
de l'occasionalisme. Son travail est souvent comparé à celui de Malebranche.
• Louis de La
Forge a étudié et élaboré sa perspective occasionaliste dans son
Traité de l'esprit de l'homme et de ses facultés publié en 1666.
• Johannes
Clauberg (1622-1665) a joué un rôle important dans la diffusion
en Allemagne des idées de Descartes. Il était un défenseur de la scolastique
cartésienne, c'est-à -dire qu'il a tenté d'harmoniser les idées de Descartes
avec la philosophie scolastique traditionnelle. Il a également été un
partisan de l'occasionalisme. |
•
Simon Foucher (1644-1696) a remis en question
les fondements de la connaissance et les certitudes proposées par Descartes.
Il a également écrit sur l'occasionalisme dans le contexte de la controverse
entre les partisans de la philosophie cartésienne et les partisans de
l'occasionalisme.
• Géraud de
Cordemoy, de l'Académie française, né
à Paris vers 1620, mort en 1684, fut placé
par Bossuet, en qualité de lecteur, auprès
du Dauphin, fils de Louis XIV. Imbu des principes
de Descartes, il a écrit sur le Discernement
du corps et de l'âme, 1666, et sur l'Ame des bêtes, 1668.
On a aussi de lui une Histoire de France depuis les Gaulois jusqu'en
987, publiée de 1687 à 1689, ouvrage fait sur les sources originales,
mais sec et fatigant, et divers traités qui ont été réunis sous le
titre d'Oeuvres de Cordemoy (1704) |
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