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Nicias est
un homme d'Etat et général athénien, mort en 413 avant
l'ère commune. Il était célèbre par sa richesse,
qu'il tirait en grande partie des mines d'argent du Laurion. Après
la mort de Périclès, il prit une
part active aux affaires publiques, et fut le chef du parti aristocratique,
l'adversaire du démagogue Cléon : il figure à ce titre
dans les Chevaliers d'Aristophane.
En 425, il commanda une flotte et enleva Cythère
aux Spartiates.
Au milieu de la guerre
du Péloponnèse, il négocia la paix dite de Nicias;
simple trêve qui devait durer cinquante ans, et qui fut rompue presque
aussitôt. En 415, il accepta à contre-coeurr d'être,
avec Alcibiade et Lamachos, un des chefs de
l'expédition dirigée contre la Sicile,
Il assiégea Syracuse, mais assez
mollement, et ne put empêcher Gylippe d'y pénétrer
et d'y organiser la défense.
II tomba malade, et, malgré les
renforts amenés par Démosthène
et Eurymédon, il dut lever le siège. Il songea alors à
gagner Catane. Mais perdit du temps, se laissa
devancer et cerner par les Syracusains; après une lamentable retraite,
il fut forcé de se rendre avec toute son armée, et, malgré
les promesses de ses ennemis, il fut mis à mort (413).
Il laissa la réputation d'un noble
et généreux citoyen, d'un homme de goût, mais aussi
d'un général et d'un homme d'Etat médiocre, au caractère
indécis. (P. M.).
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Nicias est
un peintre grec du IVe siècle. Il
était Athénien, fils de Nicomède, et élève
d'Antidotos. On dit qu'il était tellement passionné pour
son art qu'il en négligeait le boire et le manger et que ses serviteurs
étaient obligés de l'avertir souvent qu'il avait oublié
de se baigner ou de prendre son repas. Il était aussi désintéressé
que riche, et refusa de vendre à Ptolémée
pour 60 talents son tableau de la Nékuia d'Homère
qu'il donna pour rien à sa ville natale.
Nicias fut un peintre considérable
si l'en en juge par les multiples témoignages des anciens et le
nombre de ses oeuvres. Les Romains paraissant
avoir eu pour lui une prédilection, car beaucoup de ses tableaux
ont enrichi leurs temples et leurs portiques.
On citait de lui une figure symbolique
de la ville de Némée, qu'Auguste
avait placée dans la Curie; un Bacchus nu temple de la Concorde;
un Hyacinthe enlevé d'Alexandrie
par Auguste qui affectionnait particulièrement cette oeuvre; c'est
pourquoi Tibère la fit mettre dans le temple
d'Auguste; une Danaé; à Ephèse,
il avait peint le tombeau de Mégabyze, prêtre d'Artémis;
à Athènes, une grande composition,
la Nékuia d'Homère, et d'autres peintures, une Andromède,
une Calypso, un Alexandre, qui passa au portique de Pompée;
une autre Calypso, assise, etc.
Plusieurs de ces oeuvres étaient
assez populaires pour que des épigrammes
de l'Anthologie nous en aient transmis le souvenir. On vantait aussi
son talent à peindre les femmes. Il était également
un animalier remarquable.
Praxitèle
avait coutume de répondre, quand on lui demandait lesquelles de
ses propres oeuvres il préférait, que c'étaient celles
où Nicias avait mis la main (polychromie).
D'après le témoignage des
Anciens, il excellait à rendre. les jeux de lumière et d'ombre,
et le premier fit usage du cinabre pour ombrer. Il peignait à l'encaustique.
(André Baudrillart). |