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Charles-Joseph Natoire est un peintre français, né à Nîmes en 1700, mort à Castel-Gandolfo, près de Rome, en 1777. Fils d'un architecte de Nîmes, il fit ses études de peinture à l'Académie d'abord, ensuite dans l'atelier de François Lemoyne. En 1721, il out le premier pris de peinture sur une composition qui représentait Manné offrant un sacrifice au seigneur. Il partit donc, pour Rome, où L'Académie de Saint-Luc lui décerna, à son tour, sa plus haute récompense. Après un long séjour dans cette ville, il revint en France, et fut reçu de l'Académie de peinture (1734); il présenta pour sa réception le tableau de Vénus demandant des armes à Vulcain, qui est aujourd'hui au Louvre. Puis la protection de Jullienne lui valut plusieurs commandes qui contribuèrent beaucoup à la vogue de l'artiste et mirent en valeur son talent facile et gracieux, qui se rapprochait un peu de la manière de Boucher : l'Alliance de la Peinture et du Dessin, l'Alliance de la Poésie et de la Musique, le Triomphe d'Amphitrite sont des fantaisies coquettes, lestes et fardées, convenant à merveille au boudoir d'une petite maîtresse ou au cabinet d'un curieux. Cupidon aiguisant une flèche par Charles Natoire (1750). Natoire fut fréquemment employé aux décorations de riches appartements : à l'hôtel de Soubise il peignit l'Histoire de Psyché, en un salon de forme ovale qui terminait une enfilade de pièces déjà ornées de compositions par Restout, Lemoyne, Trémolière, Carle Vanloo et Boucher. Mais son ouvrage capital fut la décoration de la chapelle des Enfants-Trouvés; elle n'avait pas moins de 60 pieds de profondeur, 32 de large et 42 de hauteur. Natoire y représenta la Nativité au maître-autel, et sur les murailles latérales à gauche le cortège des rois en marche pour saluer le nouveau-né, à droite les pasteurs qui s'en retournent pour propager la bonne nouvelle. Toute l'habileté du praticien éclate dans cette grande machine, et là aussi se manifestent ses défauts, l'insignifiance des expressions, la froideur et la fadeur du coloris. L'Expulsion du Paradis, par Charles Natoire (1737). Professeur dès 1737 à l'Académie de peinture, Natoire fut envoyé à Rome en 1751 pour remplacer Troy en qualité de directeur de l'Académie de France; mais sa dévotion outrée, ses relations avec les jésuites et l'intolérance de son caractère lui attirèrent plus d'une affaire fâcheuse. Il se retira après 1773 à Castel Gandolfo. (G. Cougny). |
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