| Lady Mary Wortley Montagu est une auteure anglaise, née à Londres en 1689, morte le 21 août 1762. Fille d'Evelyn Pierrepont, due de Kingston, qui lui fit donner une instruction très développée; belle, spirituelle, écrivant remarquablement, elle épousa en 1712, malgré l'opposition de sa famille, Edward Wortley Montagu, frère d'une de ses amies, très répandu dans le monde des lettres et dans les cercles libéraux. Montagu devint premier lord de la Trésorerie (1714), introduisit sa femme à la cour, l'emmena avec lui durant son ambassade à Constantinople (1716). De retour à Londres, elle ouvrit un salon qui fut un des plus brillants de l'Angleterre. Pope fut amoureux d'elle, et, n'ayant pas été payé de retour, s'en vengea bassement par des épigrammes et des pamphlets. En dehors de Town Eclogues (1716) et de quelques poésies, l'oeuvre de Mary Montagu consiste tout entière en ses Lettres, qui sont fort intéressantes et écrites avec vigueur : Letters from the East (Londres, 1763, 3 vol. in-12); Works (1803, 1817, 1837, 3 vol. in-8; 1861, 2 vol. in-8). Sa curieuse correspondance avec Pope figure dans les oeuvres de cet auteur. (R. S.). | |
| Edward Wortley Montagu est un littérateur anglais, né en 1713, mort à Padoue le 29 avril 1776, fils de la précédente. Ecolier turbulent, il s'échappa à diverses reprises on le retrouvait crieur de poisson ou garçon marchand de vin. Ses parents le considéraient comme fou; il n'était qu'extravagant et il stupéfia maintes fois les badauds de Londres par les singularités de son costume. Il fit partie du Parlement à plusieurs reprises. Il voyagea dans le monde entier et acquit de remarquables connaissances linguistiques. Il mena une vie désordonnée qui en a fait un héros de roman. Citons de lui : Reflections on the Rise and Fall of the ancient republics adapted to the present state of Great Britain (Londres, 1759, in-8); Observations upon a supposed antique bust at Turin (Londres, 1763, in-4). On a publié sous son nom des Mémoires (Londres, 1778, 2 vol. in-12) et une Autobiographie (1869), qui sont apocryphes. (R. S.). |
| Elizabeth Montagu est une auteure anglaise, née à York le 2 octobre 1720, morte le 23 août 1800. Fille de Matthew Robinson, qui, sur les conseils de Middleton, son parent, lui fit donner une instruction très développée, elle épousa en 1742 Edward Montagu, de la famille des contes de Sandwich. Établie à Londres en 1750, elle y ouvrit un salon où fréquentèrent bientôt les personnalités les plus éminentes de la littérature et de la fashion. C'est elle qui donna lieu à l'expression de « bas bleu », parce qu'elle avait coutume, dit-on, de porter des bas de cette couleur et d'en faire porter aux dames affiliées à son salon. Elle recevait Horace Walpole, Lyttelton, Burke, Garrick, Joshua Reynolds, Johnson, le comte de Bath, et quelques-uns de ses illustres hôtes éprouvèrent à son égard de tendres sentiments. Jusqu'à l'extrême vieillesse, elle continua de présider à ses réceptions avec une vanité, et une pédanterie qui préfèrent an ridicule. Entre autres écrits, elle a laissé : An essay on the writings and genius of Shakespeare (Londres, 1769, in-81, en réponse à Voltaire, qui a été traduit en français (Paris, 1771) et une volumineuse Correspondance, écrite avec vivacité, mais avec une déplorable prolixité. (R. S.). |
| Basil Montagu est un écrivain anglais, né le 24 avril 1770, mort à Boulogne-sur-Mer le 27 novembre 1851. Fils naturel reconnu de John Montagu, comte de Sandwich et de Marthe Ray, il reçut une instruction soignée, se fit inscrire au barreau de Londres et se lia d'amitié avec Coleridge et Wordsworth. Il s'occupa activement de grandes questions juridiques, notamment la législation des faillites, touffue et ruineuse, dont il réclamait la réforme, ou encore des questions relatives à l'abolition de la peine de mort, pour l'étude desquelles il fonda en 1809 une Société. La philosophie l'attira; il donna, entre 1825 et 1837, une édition en 16 vol. des Oeuvres de Bacon, la meilleure qu'on eût jusqu'alors, et publia sur le novum organum des articles lui l'impliquèrent dans une polémique assez acerbe avec Macaulay. Ses écrits sont très nombreux. Citons seulement : A Summary of the law of Set Off (Londres, 1801, in-8); A Digest of the Bankrupt laws (Londres, 1805-1807, 4 vol. in-8); The Opinions of different authors upon the punishment of death (Londres, 1809, in-8); An outline of a course of lectures upon the conduct of the Understanding (1824, in-8); Thoughts on Laughter (1830, in-12); Some thoughts upon liberty and the rights of Englishmen (1819, in-8); Knowledge, error, prejudice and reform (1836, in-8); Adam in Paradise or a view of Man in his first State (1837, in-16). etc. (R. S.). |