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Charles-Hubert Millevoye est un poète français, né à Abbeville le 24 décembre 1782, mort à Neuilly-sur-Seine le 26 août 1816. Fils unique et d'un tempérament très maladif, son éducation fut très soignée; dès sa jeunesse, il eut un goût extrême pour la littérature, mais, obligé par la modicité de sa fortune de prendre un état, il se fit clerc de procureur, métier qu'il quitta bientôt pour se réfugier dans la boutique d'un libraire. A dix-huit ans, il publia un recueil de vers dont la noblesse et la grâce harmonieuse eurent un vif succès; le Passage du Saint-Bernard en est la pièce la plus connue. Ses pièces suivantes : la Mort de Rotrou, le Voyageur, furent couronnées par l'Académie française; mais son véritable talent de poète élégiaque ne se révéla qu'avec son second recueil de vers, qui contient : la Demeure abandonnée, le Bois détruit, la Promesse, le Souvenir, le Poète mourant, la Chute des feuilles; cette dernière pièce, qui est devenue classique, a consacré la grace délicate et sentimentale du poète.
Un peu plus tard, Millevoye composa des hymnes à l'amour que lui inspirait la tendre passion, qu'il avait fait partager à une jeune fille dont le père le repoussa constamment; elle en mourut de langueur. Le poète désespéré se retira alors à Ville-d'Avray, où il écrivit les Dizaines et les Huitaines. En 1807, Millevoye fut chargé de composer un poème à la gloire de Napoléon; mais il refusa d'aller s'inspirer en Italie et ne sut écrire qu'un médiocre poème symbolique : Charlemagne à Pavie (1808). Le poème d'Alfred qui suivit ne réussit pas davantage. Ses essais de traduction de l'Iliade furent plus heureux. Mais le véritable genre de Millevoye fut toujours l'élégie simple, touchant et vrai, il est sans rival dans l'Anniversaire et l'Amour maternel. Une petite oeuvre sur le modèle des fabliaux, Emma et Eginard, eut un réel succès sous l'Empire; mais ce genre troubadour est passé. Le poète a laissé dans ses manuscrits trois tragédies : Antigone, Saül et Ugolin, qui n'ajoutent rien à sa gloire. Dès l'âge de trente ans, Millevoye ressentait les fatigues de la vieillesse; il se retira à la campagne pour soigner sa santé chancelante, dans un petit village voisin de la forêt de Vincennes. C'est à cette époque qu'il épousa Mlle Delattre de la Morlière; mais sa faiblesse fut encore augmentée par une chute de cheval, où il se brisa le col du fémur. Revenu à Paris au printemps de 1816, il devint complètement aveugle. Un soir il pria sa femme de lui lire un passage de Fénelon; il lui tenait la main et l'écoutait en soupirant; quand elle s'arrêta, elle vit que sa tête penchée était sans vie. (Ph. B.). | |||
Lucien Millevoye est un homme politique et publiciste français, né à Grenoble le 1er août 1850 et mort à Paris le 25 mars 1918. Petit-fils du précédent et fils d'un premier président de la cour de Lyon, il fut d'abord substitut à Bourg-en-Bresse (1875), puis à Lyon (1877), démissionna en 1880, fit du journalisme en province, se montra, dès les débuts du boulangisme, l'un des plus chauds partisans du général, et fut élu, le 22 septembre 1889, avec 12.527 voix et, après une lutte des plus vives, député de la 1er circonscription d'Amiens, contre Goblet, qui n'obtint que 11.561 voix. Millevoye défendit jusqu'à la fin son ancien chef, même après la dispersion du parti national, intervint à la Chambre dans toutes les interpellations dirigées contre le Gouvernement et, le 22 juin 1893, provoqua, par la lecture, à la tribune, de papiers apocryphes, qu'il croyait dérobés à l'ambassade d'Angleterre et qui avaient trait aux scandales du Panama, un incident des plus violents, à la suite duquel il donna sa démission. Il ne se présenta pas aux élections de 1893 et retourna un temps au journalisme, il devient alors rédacteur en chef du journal nationaliste et antisémite la Patrie, qui se plaçait résolument dans la camp antidreyfusard. Au scrutin de ballottage du 22 mai 1898, il fut de nouveau élu député, celle fois comme candidat nationaliste et dans la 2e circonscription du XVIe arrondissement de Paris, avec 3178 voix, contre 2082 voix à Paul Leroy-Beaulieu, républicain modéré. Il conserva ce siège jusqu'à sa mort. (GE). |
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