| Clément V.-N. Lothaire, prince de Metternich est né à Coblence en 1773. Il remplit les fonctions de grand maître des cérémonies au couronnement de l'empereur Léopold II en 1790. Il entra dans la carrière diplomatique comme représentant de l'empereur à La Haye, fut secrétaire du congrès de Rastatt, ministre à Dresde en 1801, à Berlin de 1805 à 1804, et ambassadeur à Paris en 1806. Il sut gagner les bonnes grâces de Napoléon Ier qui découvrit néanmoins que son but était de masquer les préparatifs qui se faisaient en Allemagne, et le fit reconduire sous escorte jusqu'à la frontière. Nommé en 1809 ministre des affaires étrangères, il négocia la paix avec la France; et conclut le mariage de Marie-Louise avec Napoléon Ier. Il signa ensuite l'adhésion de l'Autriche à la coalition de 1813, et traita la même année avec la Bavière. En récompense de ses services, il fut créé prince le soir de la bataille de Leipzig. Il prit part aux conférences de Francfort, de Fribourg, de Bâle, de Langres, de Chaumont, et au congrès de Châtillon. Il signa au nom de l'Autriche la paix de Paris en 1814, présida le Congrès de Vienne, qui fut principalement son oeuvre, signa encore une fois, la paix à Paris en 1815, et fut le plénipotentiaire de son souverain aux congrès d'Aix-la-Chapelle, de Karlsbad; de Troppau (Ostrava) et de Laibach. II fut fait en 1821 chancelier d'Etat, de la cour et de la maison d'Autriche. Il dirigea les négociations au congrès de Vérone, et obtint en 1826 la présidence des conférences ministérielles pour les affaires intérieures. A la suite de la révolution qui opéra un changement de dynastie en France, en 1830, il s'attacha à maintenir la paix en Europe. Après la mort de l'empereur François ler, en 1855, il resta en possession de toutes ses charges, et conserva toute son autorité. Spirituel et habile diplomate plutôt que véritable homme d'Etat, il commit la faute, avec le gouvernement français, de ne pas soutenir le Sonderbund en 1847. Son système politique péchait par le défaut de principes, et a produit les fruits les plus amers. Un régime de peur et d'inaction fut impuissant à conjurer les événements qui ont bouleversé l'Autriche et l'Europe en 1848. Renversé alors du pouvoir, il s'enfuit en Hollande, et vécut ensuite à Bruxelles. Rentré à Vienne en 1851, il y exerça, bien que retiré de la vie politique, une grande influence jusqu'à sa mort, en 1850. Metternich avait été créé duc de Portella par le roi des Deux-Siciles en 1818, grand d'Espagne de 1re classe par le roi d'Espagne, et il avait reçu, en 1816, de son souverain, le domaine de Johannisberg. | |