| Métrodore, peintre et philosophe grec du IIe siècle av. J.-C. Il florissait à Athènes vers la 153e olympiade (168 av. J.-C.) et jouissait d'une égale autorité comme peintre et comme philosophe. Quand Paul-Emile, après avoir vaincu Persée, roi de Macédoine, demanda aux Athéniens de lui désigner un philosophe pour l'éducation de ses enfants et un peintre pour illustrer son triomphe, ceux-ci lui adressèrent Métrodore comme également capable de l'une et l'autre tâche. Paul-Emile fut satisfait du philosophe et du peintre. Nous ne savons rien en dehors de cette anecdote rapportée par Pline (Hist. nat., XXXV, 135) sur ce Métrodore, qu'il ne faut pas confondre avec un autre philosophe, Métrodore de Stratonice (ci-dessous). (André Baudrillart). | |
| Métrodore, astronome grec du Ier siècle. Il observa en Italie et en Sicile et composa un parapegme dont Ptolémée a conservé quelques données. Il avait également, d'après Servius, rédigé un ouvrage en cinq livres sur les zones, et y avait en particulier défendu Virgile contre le reproche d'ignorance en astronomie. Jacobs l'a confondu à tort avec un grammairien byzantin du même nom, qui vivait au VIe siècle et fit un recueil d'épigrammes arithmétiques inséré par Constantin Céphalas dans l'Anthologie palatine. |
| Métrodore de Chio, philosophe grec, un des principaux représentants de l'école atomistique, disciple de Nessus, ou peut-être de Démocrite lui-même. Il admit la plupart des doctrines de Démocrite sur les atomes, le vide, l'infinité des substances et de l'espace, la pluralité des mondes. Il resta aussi d'accord avec lui sur beaucoup de ses explications physiques, mais s'en écarta sur quelques points, et par exemple crut que les étoiles sont formées chaque jour par l'eau atmosphérique sous l'influence du soleil. Mais ce qui est surtout remarquable chez Métrodore, ce sont les conséquences sceptiques qu'il tira des principes de Démocrite. D'abord, il récuse le témoignage des sens; et, allant plus loin, il dit : « Nous ne pouvons rien savoir, pas même si nous savons quelque chose ou rien. » Ed. Zeller estime que, s'il récusait la perception sensible, du moins il ne contestait pas la légitimité de la pensée; c'est ainsi que Zeller interprète un texte important où Métrodore dit : « Chaque chose est ce qu'on peut penser à son sujet », mais qui peut signifier aussi : « chaque chose est aux veux de chacun ce qu'il pense qu'elle est » Ce qui s'accorderait mieux avec la formule sceptique citée ci-dessus. Métrodore fut peut-être le maître d'Anaxarque, compagnon d'Alexandre et ami de Pyrrhon; si bien que le philosophe apparaît comme un des anneaux qui rattachent le pyrrhonisme à Démocrite. Métrodore de Chio a été souvent confondu, même dans l'Antiquité, avec les autres Métrodore. |
| Métrodore de Lampsaque, philosophe grec, disciple d'Anaxagore, le premier qui ait tenté d'interpréter dans un sens moral et allégorique les mythes d'Homère. Ainsi Agamemnon était l'éther. C'est à tort qu'on a parfois attribué à Anaxagore lui-même ce mode d'interprétation qui appartient à son disciple. (V. Br). | |
| Métrodore de Lampsaque, philosophe grec, le disciple, l'ami d'Epicure, celui que Cicéron appelle « le second Epicure », le seul à qui Epicure ait décerne le nom de sage. Il naquit vers 330 av. J.-C., et mourut à l'âge de cinquante-trois ans, sept ans avant Epicure, qui, dans son testament, recommande à ses disciples les enfants de Métrodore et de Léontium, disciple elle-même d'Epicure, et appelée tantôt la maîtresse, tantôt la femme de Métrodore. On sait avec quelle rigueur l'orthodoxie était maintenue dans l'école épicurienne : il n'y a donc rien à dire des opinions du disciple qui furent exactement celles du maître. Il convient cependant de signaler la dureté avec laquelle Métrodore exclut de l'école épicurienne son propre frère Timocrate, parce que celui-ci était tenté de reconnaître d'autres plaisirs que ceux du ventre : c'est en répondant à son frère, que Métrodore affirmait crûment que le ventre est la source et le principe de tous les plaisirs. (V. Br.). | |
| Métrodore de Stratonice, philosophe grec, qui appartint d'abord à l'école d'Epicure on il fut disciple d'Apollodore, et passa ensuite dans celle de Carnéade : c'est peutêtre le seul exemple qu'on puisse citer d'une défection dans l'école épicurienne. Métrodore de Stratonice professait pour Carnéade une grande admiration; il estimait que sa doctrine était généralement mal comprise. D'après un passage de saint Augustin emprunté peut-être à l'un des livres perdus des Acodémiques de Cicéron, il entendait par là que le scepticisme de Carnéade n'était au fond qu'une arme de guerre dirigée contre les stoïciens, et qu'en réalité, il restait fidèle à l'enseignement de Platon. Cette interprétation du probabilisme de la nouvelle académie présente de graves difficultés. Il faut distinguer de Métrodore de Stratonice un autre Métrodore de Scepcis, plus ancien que lui et disciple de Charmadas, et encore un autre Métrodore, peintre et philosophe (ci-dessus). Enfin l'Index herculanensis nomme un autre Métrodore, qui fut le disciple de Métrodore de Stratonice. (V. Br.). | |
| Métrodore, mathématicien du IVe siècle ap. J.-C. Auteur de trente problèmes arithmétiques rédigés sous forme d'épigrammes. | |