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Gerhard Mercator,
de son vrai nom Kremer (en latin Mercator), est un géographe
et cosmographe hollandais, né à Rupelmonde (Flandre)
le 5 mars 1512, mort à Duisbourg
le 2 décembre 1594. Il a fait réaliser d'importants progrès
à la cartographie, que son
ami Ortelius et
lui ont portée à un degré de netteté et de
précision à peine dépassé un siècle
et demi plus tard (Carte).
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Gherard
Mercator (1512-1594).
Ses parents étaient
d'origine allemande. Il commença ses études à Bois-le-Duc,
suivit ensuite les cours de philosophie de l'université de Louvain,
y prit ses degrés. Travailleur infatigable, il apprit ensuite les
mathématiques par le conseil
de Gemma Frisius, qui lui enseigna en même
temps les procédés de la gravure.
Ses progrès furent très rapides; et il se trouva bientôt
en état de donner des leçons de géographie et d'astronomie,
puis s'appliqua aux mathématiques et fut initié à
l'art de la gravure par Gemma Frisius.
Il fabriquait lui-même
les instruments dont ses élèves avaient besoin, avec une
precision remarquable pour le temps. Il présenta, en 1541, au cardinal
de Granvelle un globe terrestre, dont ce ministre fut si satisfait, qu'il
recommanda l'auteur à l'empereur Charles-Quint.
En 1544, Mercator entra au service de ce prince; mais on ne sait pas précisément
sous quel titre. (Son épitaphe le qualifie imperatoris domesticus,
ce qui signifie seulement qu'il faisait partie de la maison de Charles-Quint).
Il construisit pour lui deux globes, l'un céleste en cristal, et
l'autre terrestre en bois, supérieurs à tout ce qui avait
encore été fait, mais qui malheureusement ont été
détruits dans les guerres des Pays-Bas.
Vers 1559, il alla
se fixer à Duisburg, et reçut le titre de cosmographe du
duc de Clèves. Il y publia un grand nombre de cartes géographiques;
mais il différa d'en former un atlas,
afin de donner à Ortelius le loisir de publier le sien.
Sur la fin de sa
vie, Mercator s'avisa d'étudier la théologie,
et mit au jour quelques écrits renfermant des propositions que leurs
tendances hétérodoxes firent mettre à l'Index;
mais rien ne prouve qu'il ait fait une profession publique du luthéranisme.
Il mourut à Duisbourg, en 1594, à l'âge de quatre-vingt-deux
ans. Un monument lui a été élevé dans cette
même ville en 1878.
Mercator est principalement
connu pour avoir donné son nom à un système de projection
qu'il imagina en 1550 (ou en 1569?) et employé sur les cartes marines.
Les parallèles y coupent toujours les méridiens
à angle droit, et les uns comme les autres sont des lignes droites;
ce qui ne peut s'obtenir qu'en agrandissant l'échelle et allongeant
les degrés de latitude
à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur.
Mais il ne paraît pas avoir connu la loi de cette augmentation.
Ce fut en 1569 qu'il
publia la première carte hydrographique dressée suivant cette
projection; comme il n'en avait pas fait connaître les principes,
et qu'ils ne furent publiés qu'en 1599, par Edward Wright, dans
sa Correction of errors in navigation, les Anglais ont longtemps
donné à cette projection le nom de projection de Wright
(Fleurieu,
dans sa présentation du Voyage autour du monde d'Etienne
Marchand, IV, 17 ). (W-s. / L. S).
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En
bibliothèque. - Outre un remarquable
Atlas (Duisburg, 1595, in-4), recueil de cartes déjà
parues séparément, qui fut complété par Hondius
et réimprimé un nombre considérable de fois (Amsterdam,
1607, 1611, 1623, 1630, etc., in-fol.), Gerhard Mercator a publié
: De usu annuli astronomici (Louvain, 1552); Chronologia a mundi
ex ordio ad a. 1568 (Cologne, 1568, in-fol. ; réimpr. Bâle,
1577, in-fol.); Tabulae geographicae ad mentem Ptolomaei restitutae
(Cologne, 1578, in-fol.); Harmonia evangelistarum (Duisburg, 1592,
in-4). |
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Nicolaus Mercator,
de son vrai nom Niklaus Kauffman (en latin Mercator), est
un mathématicien et astronome
allemand, né à Cismar (Holstein) vers 1620, mort à
Paris en février 1687.
Il alla achever ses études à
Copenhague, y résida longtemps,
se rendit ensuite en Angleterre (1660),
devint membre de la Royal Society de Londres,
fondée depuis peu, puis passa, comme hydraulicien, au service de
la France et dirigea la construction des
fontaines de Versailles. Sur son refus
de se convertir au catholicisme, on refusa de lui payer la rémunération
promise. Il en conçut un vif chagrin, qui hâta sa mort.
Mathématicien de grande valeur,
il a découvert le développement en séries bien connu
de la fonction logarithme népérien
:
ln (1+ x)
= x - x2/2 + x3/3
- x4/4 +... ± xn/n.
Il est aussi l'auteur d'une méthode
assez ingénieuse, mais approximative, pour le calcul de l'anomalie
vraie par l'anomalie moyenne. (W-s. / L. S).
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En
bibliothèque. - Outre quelques
mémoires, insérés dans les Philosophical Transactions
(1666 à 1670), il a publié : Cosmographia (Danzig
[Gdansk], 1651,in-8); Trigonometric sphaericorum logarithmica (Danzig,
1654, in-8); Astronomia sphaerica (Danzig, 1651, in-8); Rationes
mathematiecae subductae (Copenhague, 1653, in-4), Logarithmotechnia
(Londres, 1668-1674, in-4), son plus important ouvrage, où se trouve
développée la formule précitée; Institutionum
astronomicarum libri duo (Londres, 1678, in-8); Euclidis elementa
geometrica (Londres, 1678, in-8), etc. Il a enfin laissé plusieurs
manuscrits, parmi lesquels une Astrologia rationalis. |
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