| Adolf-Friedrich-Erdmann Menzel est un peintre et graveur allemand, né à Breslau le 8 décembre 1815, mort en 1905. Il suivit les cours de l'Académie des beaux-arts de Berlin où son père avait fondé un atelier de lithographie, mais n'y resta pas longtemps. Il fut son propre maître. Dès 1853 il se fit connaître par une suite de lithographies intitulées Pérégrinations d'un artiste, qui attirèrent l'attention des artistes prussiens. En 1837, il donna douze lithographies de l'histoire de Brandebourg. Son premier tableau à l'huile date de 1836 : les Joueurs d'échecs; en 1837, nouveaux tableaux de genre : la Consultation de droit, la Toilette, le Moine; en 1829 sa manière s'élargit avec le Jour du jugement, tableau dramatique et animé. - Le Chemin de fer de Berlin à Potsdam, par Adolf Menzel (1847). C'est à cette époque que Menzel trouva sa véritable voie, car c'est à son grand talent de dessinateur qu'il doit surtout l'immense réputation dont il jouit en Allemagne : il Publia 400 illustrations pour l'Histoire de Frédéric le Grand, de Kugler (1839-1842). Ces dessins sont remarquables par l'originalité, la vie dramatique, la vérité des attitudes et la scrupuleuse fidélité historique des costumes. Menzel consacra alors son talent à populariser l'histoire de Frédéric le Grand dont il devint pour le public le peintre attitré, et mérita ainsi la reconnaissance de ses compatriotes dont il tentait de relever le moral par la reproduction des scènes héroïques de l'histoire de Prusse. De 1843 à 1849, il composa les 200 illustrations des Oeuvres de Frédéric le Grand, publiées avec le plus grand luxe par Frédéric-Guillaume IV; ce bel ouvrage a été réédité en 1886. A la même série se rapportent les 600 illustrations de l'Armée de Frédéric le Grand en uniformes (1857). Menzel y consacra quinze ans de sa vie; cet ouvrage n'a été tiré qu'à trente exemplaires. De la même époque sont les dessins sur bois de Au temps du roi Frédéric (1856). Il illustra de même les Soldats de Frédéric le Grand de Lange. Ses tableaux à l'huile sur l'histoire du XVIIIe siècle sont : Frédéric II à Sans Souci (1850); Concert de flûtes à Sans Souci (1852); Frédéric le Grand en voyage (1854); Frédéric le Grand Hochkirch (1856); Rencontre de Frédéric le Grand et de Joseph II (1857). - Le Concerte de flûte de Frédéric le Grand à Sans-Souci, par Adolf Menzel (1852). Ces compositions sont caractérisées par une vie et un mouvement réels, ainsi que par le souci minutieux du costume. On reproche cependant à la peinture de Menzel d'être d'un aspect dur et généralement peu harmonieux. Dans une autre série d'oeuvres, le peintre a reproduit des scènes du temps de l'empereur Guillaume; on doit citer surtout : le Couronnement à Koenigsberg (1861-1865), une de ses oeuvres les plus marquantes; Départ du roi Guillaume pour l'armée (1871); le Souper (1878); le Cercle de l'empereur Guillaume (1879). Ces trois derniers tableaux se ressentent d'un voyage à Paris (1867) qui modifia un peu la manière de Menzel; il s'occupa de plus en plus de problèmes de la lumière et cerna davantage l'esquisse de ses personnages. Dans cet ordre citons : un Dimanche aux Tuileries (1867); un Restaurant de l'Exposition universelle à Paris (1867); l'Usine (1875); Une Procession à Hofgastein (1881); le Marché des légumes à Vérone (1884). Menzel exécuta à la même époque les illustrations pour la pièce de Kleist : la Cruche cassée et plus de 400 gouaches, aquarelles, paysages, intérieurs, études d'animaux, etc. Menzel est considéré en Allemagne comme le peintre le plus universel du XIXe siècle : dans tous les ordres on vante son talent; c'est un réaliste qui ne pare pas la réalité et voit laid. En avril 1885, on a ouvert à Paris une exposition spéciale des oeuvres de Menzel qui a obtenu du succès. Menzel fut, à partir de 1853, membre de l'Académie des arts de Berlin. (Ph. B.). | |