| Marius (Caïus). - Général romain, né vers l'an 153 av. J.-C. près d'Arpinum, d'une famille plébéienne et obscure, se distingua au siège de Numance (134), fut élu tribun du peuple par l'appui de Métellus (119), puis préteur (116), et accompagna Métellus envoyé en Afrique contre Jugurtha. Il se fit bientôt un parti dans l'armée, chercha à rendre odieux Métellus, qui avait été son bienfaiteur, et se fit charger à sa place de la conduite de la guerre de Numidie avec le titre de consul (107 av. J.-C.) : il eut Sylla pour questeur dans cette expédition. La personne de Jugurtha ayant été livrée par Bocchus, il mit ainsi fin à là guerre (106). Devenu l'idole du peuple Marius fut nommé consul cinq années de suite. Il tailla en pièces, en 102, auprès d'Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), les Teutons, qui allaient envair l'Italie, puis il extermina les Cimbres à Verceil (101) (Champs Raudiens). De retour à Rome, Marius, soutint d'abord Saturninus (100), puis, voyant le parti populaire vaincu, il se retira en Asie. Chargé, dans la Guerre sociale (90-88), d'agir conjointement avec Sylla, il ne tarda pas à entrer en lutte avec ce général. En 88, il se fit décerner par le peuple la direction de la guerre contre Mithridate, que le Sénat avait déjà confiée à Sylla; mais celui-ci marcha sur Rome, et en chassa Marius, qui se vit réduit à se cacher dans les marais de Minturnes. Découvert dans sa retraite, il fut jeté dans les prisons de la ville; on raconte que l'on envoya un esclave cimbre pour le tuer, que Marius, le voyant approcher, lui aurait crié : "Malheureux, oseras-tu bien tuer Marius ?" L'esclave épouvanté aurait laissé tomber son arme et s'enfuit. Marius, rendu à la liberté, s'enfuit en Afrique, où il erra quelque temps sur les ruines de Carthage Ayant appris que Cinna tentait à Rome une révolution en sa faveur, il revint en Italie (87) avec 1000 hommes seulement. Il vit bientôt grossir sa troupe, entra dans Rome, malgré la résistance du Sénat, s'y fit nommer consul pour la 7e fois, et assouvit sa vengeance par les plus cruelles proscriptions (86 av. J:-C.); mais environ quinze jours après son retour, il mourut d'un excès de vin. Quelques historiens pensent gue, déchiré par ses remords, il s'ôta lui-même la vie. Marius dut toute sa puissance au parti démocratique, dont il était le chef et le représentant. Comme général, il dut surtout ses succès à son habileté dans la tactique; il introduisit dans la légion d'importantes réformes. La Vie de Marius a été écrite par Plutarque. Marius laissait un fils adoptif, le Jeune Marius, qui partagea sa fortune, et qui, après sa mort, se fit nommer consul avec Carbon, en 82 av. J.-C. Il renouvela la guerre contre Sylla; mais, battu à Préneste il se fit tuer de désespoir. Il était aussi beau que brave. | |