| Marie-Thérèse, fille de l'empereur d'Allemagne, Charles VI, née en 1717, épousa en 1736 François, duc de Lorraine et, ensuite de Toscane, et fut appelée par la pragmatique sanction de son père, mort en 1740 sans enfant mâle, à l'héritage des Etats de la maison d'Autriche. Cette succession lui fut contestée par l'électeur Charles de Bavière, appuyé par la France et l'Espagne, par l'électeur de Saxe, roi de Pologne; et par Frédéric II, roi de Prusse. Elle convoqua une diète à Presbourg, y parut avec son jeune fils dans ses bras, et inspira aux Hongrois un chevaleresque enthousiasme pour sa cause. Ses troupes défirent Charles de Bavière, qui s'était emparé de la Bohème, et avait été élu empereur en 1742; mais elle fut forcée d'abandonner la Silésie au roi de Prusse. L'électeur de Bavière, empereur sous le nom de Charles VII, étant mort, elle fit élire son mari, François Ier , pour lui succéder en 1745. La paix fut conclue à Aix-la-Chapelle en 1748. Dans la guerre de Sept Ans, 1756-1763, elle fut soutenue contre le roi de Prusse par la France, par l'électeur de Saxe, roi de Pologne, et par la Russie. Cette guerre se termina par la paix de Hubertusbourg en 1763, à l'avantage de Frédéric qui garda la Silésie. Marie-Thérèse entra en tiers en 1772, dans le partage de la Pologne, avec la Russie et la Prusse; mais elle subissait alors l'influence funeste du prince de Kaunitz, et après avoir signé l'inique traité de partage, elle ajouta ces mots de sa main : « Longtemps après ma mort, on verra ce qui en résulte d'avoir ainsi foulé aux pieds tout ce que jusqu'à présent on a toujours tenu pour juste et peur sacré." Epouse tendre et fidèle, en même temps que reine héroïque, elle favorisa l'agriculture et les arts, fonda des universités. Elle mourut en 1780. Son fils Joseph ll, qui lui succéda dans ses Etats héréditaires, avait été élu empereur en 1765. Elle institua en 1757 l'ordre de Marie-Thérèse, destiné à récompenser le mérite militaire. | |