| Pierre de Marca est un prélat et historien français, né à Gan (Pyrénées-Atlantiques) en 1595, mort à Paris le 29 juin 1662. Il était fils de Jacques de Marca, gros marchand anobli et l'un des chefs du parti catholique en Béarn. Après avoir étudié au collège des jésuites d'Auch, puis à l'université de Toulouse, il devint avocat au barreau de Pau et fut nommé en 1615 membre du conseil souverain de Béarn. En 1618, il épousa Marguerite de Forgues, de Pau, dont il eut un fils et trois filles; la même année il publia contre Jean-Paul de Lescun un discours sur l'Edit de rétablissement de la religion catholique en Béarn. Nommé président du parlement de Navarre, puis intendant de Béarn de 1631 à 1638, conseiller d'État en juillet 1639, il fit paraître en 1641 son De Concordia sacerdotii et imperii, où, sur l'ordre de Richelieu, il exposa les libertés de l'Église gallicane; cet ouvrage eut un grand retentissement. - Pierre de Marca (1595-1662). Veuf depuis 1631, Marca se décida à entrer dans les ordres : nommé évêque de Couserans le 28 décembre 1641, il se vit pendant plusieurs années refuser les bulles par la cour de Rome, indisposée contre lui par la publication du De Concordia; il ne les obtint qu'en 1648 après une rétractation des hérésies contenues dans cet ouvrage. Chargé en 1644 d'une mission en Catalogne en qualité de visiteur général, il y resta sept ans et seconda utilement les chefs militaires qui se succédèrent dans cette province, le maréchal de La Mothe-Houdancourt, le comte d'Harcourt et enfin Condé. Rentré en France en 1651, il fut appelé par Mazarin le 28 mai 1652 au siège archiépiscopal de Toulouse et présida plusieurs fois les États de Languedoc. Nommé ministre d'Etat en 1658, il fut choisi avec l'évêque d'Orange pour fixer la délimitation des frontières franco-espagnoles. Après cette opération, Marca revint à Paris et, en 1662, succéda au cardinal de Retz sur le siège archiépiscopal de la capitale. Il s'unit à ce moment-là aux jésuites pour condamner formellement les fameuses propositions de Jansenius. II mourut au moment où arrivaient à Paris ses bulles d'investiture et fut inhumé dans le choeur de Notre-Dame. Outre les ouvrages déjà cités, Marca avait écrit une Histoire de Béarn (Paris, 1640, in-fol) qui donne une haute idée de son érudition et conserve aujourd'hui encore toute sa valeur; le premier volume, qui ne va pas au delà de la fin du XIIIe siècle, a seul paru; le second, qui allait jusqu'en 1620, a été vraisemblablement écrit, mais n'a jamais été imprimé, et le manuscrit en est perdu; une description de la Catalogne sous le titre de Marca Hispanica sive limes Hispanicus, publiée par Baluze, secrétaire de Marca (Paris, 1688, in-fol.); une Dissertatio de primatu Lugdunensi et caeteris primatibus (Paris, 1644, in-8) et un grand nombre de traités de droit ecclésiastique, qui furent publiés en 1668 par l'abbé de Fagot, cousin germain de l'archevêque; en tête, ce dernier écrivit une Vie de Marca, à l'occasion de laquelle s'éleva entre son auteur et Baluze une violente querelle qui fit peu d'honneur à l'un et l'autre des deux écrivains. (Henri Courteault). | |