| Hector Henri Malot est un écrivain français, né à La Bouille (Seine-Maritime) le 20 mai 1830 mort à à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) en juillet 1907. Son père, un ancien notaire qui le destinait au notariat, l'envoya faire ses études à Rouen, puis à Paris, ou il reçut des leçons particulières de M. Gibon, professeur de philosophie à Henri IV. Lorsqu'il fut bachelier, Hector Malot suivit les cours de la Faculté de droit et fut en même temps attaché comme clerc à une étude. Mais bientôt, poussé par ses goûts littéraires, il déserta son étude et la Faculté, publia des articles dans de petits journaux, écrivit des notices pour la Biographie Didot, puis fut chargé de la critique musicale dans le Lloyd français. Malgré tous ses efforts, il était profondément inconnu lorsqu'il publia les Amants (1859), première partie d'un roman divisé en trois séries, sous ce titre général : les Victimes de l'amour. Ce volume fit grand bruit et occupa beaucoup la critique. C'était, selon les expressions de Levallois, « un livre terriblement vrai, fort, très hardi et très humain ». Guéroult, qui fondait en ce moment l'Opinion nationale, proposa au jeune romancier de faire dans son journal la critique littéraire et celui-ci s'empressa d'accepter. Malot publia dans la même feuille un autre roman, les Amours de Jacques (1860), des articles, notamment sur l'éducation au point de vue corporel, et une série d'études sous forme de lettres, ayant trait à la société anglaise et à l'Exposition universelle de Londres de 1862, lesquelles parurent en volume sous ce titre : la Vie moderne en Angleterre (1862). Toutefois ses travaux de journaliste et de critique ne faisaient pas abandonner à Hector Malot le roman, genre littéraire dans lequel il a donné toute la mesure de son talent. Après avoir publié les Epoux (1865) et les Enfants (1866), complétant la série des Victimes de l'amour, il a fait paraître successivement : Un Beau-Frère (1869); Une Bonne Affaire (1870); Madame Obernin (1870); Souvenirs d'un blessé (1871); Un Curé de province (1872); Suzanne (1872); Un miracle (1872); Un Mariage sous le second Empire (1873); et la Belle Mme Donis (1873), études de moeurs au temps de Napoléon III; l'Auberge du monde (1875-1876, 4 volumes); les Batailles du mariage (1877, 3 volumes); Cara (1897); les Millions honteux (1882); Micheline (1884); le Lieutenant Bonnet (1885); Zyte (1886); Vices français (1887); Séduction (1887); Sans Famille (1888, 2 volumes), couronné par l'Académie française et plusieurs fois porté à l'écran; Justice (1889); Mère (1890); Annie (1891); Complices (1892); En Famille (1893), Amours de jeune, Amours de vieux (1894, 2 volumes), etc. Citons à part Romain Kalbris (1869, illustré), spécialement écrit pour les enfants et Le Mousse (1897, publié en 1901), également destiné à la jeunesse. Outre de nombreuses réimpressions partielles, les romans d'Hector Malot ont été l'objet d'une édition; collective (1892-1895). « Hector Malot, a dit Lereboullet, appartient à un petit groupe d'observateurs dont l'imagination a besoin du travail patient de l'analyse et du fortifiait secours de lu volonté. Dépourvu de ce don prodigieux du poète qui, par une sorte d'inspiration divinatrice, évoque un personnage du néant, le dessine en pleine clarté et le fait passer devant nos yeux comme un éclair, il a recours à la mémoire et à l'érudition; il rassemble ses souvenirs et les justifie par des explications minutieuses; il décrit son personnage avec ses gestes, son accoutrement, sa physionomie; il détaille son caractère, il raconte ses antécédents et ses parentés. Ses tableaux sont des coins de la vie réelle détachés avec leurs cadres exacts et leurs proportions véritables. Un physiologiste ne désavouerait pas certaines peintures d'un amour fatal, sans frein et sans remède, expliquées par l'intervention tyrannique des sens. Ses personnages ne tiennent pas de discours pompeux et ne dépensent pas de paroles inutiles; ses peintures sont moins des tableaux que des photographies. » Au mois de mai 1895, l'auteur a annoncé qu'il arrêtait volontairement une production ininterrompue depuis trente-cinq ans et qu'il entendait désormais « vivre pour lui-même-». L'épouse Hector Malot (Marthe Oudinot de la Faverie) a publié aussi un roman intitulé Folie d'amour (1888). (PL / M. Tx.). | |