| Lycurgue. - Fils d'Eunome, roi de Sparte, de la branche des Proclides, demeura héritier du trône à la mort de son frère Polydecte, en 898 av. J. C. Mais, dès qu'il sut que la veuve de son frère était enceinte, il déclara qu'il n'administrait le royaume que comme tuteur de l'enfant qu'elle portait dans son sein et repoussa avec horreur la proposition qu'elle lui fit de l'épouser, et de faire périr cet enfant. Après avoir assuré le trône à son neveu, qu'on appela Charilaüs, c.-à-d. la joie du peuple, il résolut de doter son pays d'une législation propre à le relever de l'état d'anarchie qui le menaçait d'une ruine prochaine. Lycurgue se rendit en Crète, où il étudia, dans les lois attribuées à Minos, les antiques institutions doriennes, pures des altérations qu'elles avaient subies à Sparte, et passa en Ionie, où il trouva les poèmes d'Homère, qu'il fit connaître aux Grecs d'Europe. On prétend qu'il visita aussi l'Egypte, regardée alors comme le foyer des sciences et de la sagesse. Revenu à Sparte, il lui donna, vers 884, cette forte constitution à laquelle elle dut sa puissance, mais que Platon et Aristote ont accusée avec raison de pécher par excès de rigueur. Cette législation ne fut pas rédigée par écrit, et consistait en maximes ou sentences, auxquelles il imprima le sceau de la religion en les faisant confirmer par l'oracle de Delphes. Après, avoir ainsi rétabli et fondé l'ordre dans sa Cité, il s'exila volontairement, et mourut sur la terre étrangère. | |
| Lycurgue, né à Athènes vers l'an 408 av. J. C., mort en 525, fut le disciple de Platon et d'Isocrate, et lutta avec Démosthène contre les prétentions de Philippe de Macédoine. Administrateur aussi intègre que bon citoyen, il mourut pauvre, et un décret du peuple, conservé par Plutarque, ordonna que l'aîné de ses descendants serait à perpétuité entretenu au Prytanée. Il ne nous est parvenu de lui qu'un discours, qui est compris dans les Recueils des orateurs grecs de Reiske, Leipzig, 1771, de Bekker, Berlin, 1823, et de Baiter et Sauppe, Zurich, 1842. |