| Lycon de Laodicée en Phrygie, fut le successeur de Straton à la tête de l'école péripatéticienne. Mais le péripatétisme alors était déjà singulièrement déchu, comme le prouvent les doctrines de Straton lui-même. Lycon, autant qu'il nous est permis de le juger d'après les rares documents que l'Antiquité nous a transmis sur son compte, s'est plus occupé de morale que de métaphysique; et sa morale elle-même, très vague et stérile au fond, empruntait toute sa valeur de la forme brillante dont il savait la revêtir. En un mot, c'était un rhéteur plutôt qu'un philosophe. Son éloquence était si persuasive et si douce, que son nom de Lycon fut changé en celui de Glycon (= doux, agréable). A cet avantage, qui lui donnait un grand empire sur la jeunesse et lui gagna la faveur d'Attale et d'Eumène, rois de Pergame, et d'Antiochus, roi de Syrie, il réunissait celui d'une taille majestueuse, d'une force athlétique et d'une grande adresse dans les exercices du corps. Il ne dédaignait pas de disputer le prix dans les jeux Iliaques qui se célébraient à Troie. Quant à sa doctrine, tout ce que nous en savons, c'est qu'elle s'occupait beaucoup du souverain bien et le faisait consister dans le plaisir véritable de l'âme; mais quel est ce plaisir, d'après Lycon quelles en sont les conditions et les sources? Voilà ce que nous ignorons complétement. (F.). | |