| Louis de Bourbon est un prince-évêque de Liège, né en 1428, mort à Liège le 20 août 1482. Il était à peine âgé de dix-huit ans quand il fut appelé au trône de Liège, grâce à l'influence toute-puissante de son oncle Philippe le Bon. Il devait être un vassal de plus pour le duc de Bourgogne et lui répondre de l'alliance et de l'appui des Liégeois. Mais il aurait fallu qu'il sût obtenir de l'influence sur ses sujets, et cette tâche se trouva au-dessus de ses forces. Il avait un caractère dissipé et un grand amour des plaisirs, du faste et de la dépense. Ses profusions le jetèrent peu à peu dans le dénuement, et les exactions auxquelles il était réduit le rendirent méprisable d'abord, odieux ensuite à ses sujets. Pour se procurer de l'argent, il ne recula même pas devant la falsification des monnaies. Le petit peuple l'appelait le premier mendiant du pays. En 1465, les trois Etats de la principauté se réunirent pour lui ôter l'administration. Mais Philippe le Bon vint au secours de son neveu et battit les Liégeois à Montenaeken; il se fit ensuite nommer mainbour perpétuel et héréditaire de la principauté. Dinant refusa de se soumettre, le duc vint l'assiéger, prit la ville d'assaut et la fit raser. Toutefois cette terrible exécution n'abattit pas le courage des sujets de Louis. Peu de temps après l'avènement de Charles le Téméraire, ils chassèrent de nouveau leur évêque; le duc de Bourgogne entra dans la principauté, battit l'armée des rebelles à Brusthem, prit Saint-Trond et entra dans Liège après que les magistrats de cette cité fussent venus crier merci. Il exigea le démantèlement des forteresses et l'abolition des privilèges les plus précieux. Cependant le duc n'était pas encore à la fin de ses difficultés avec les Liégeois. Les bannis avaient trouvé asile en France, et ayant reçu des secours et des promesses, ils rentrèrent peu à peu dans l'évêché où ils rallièrent leurs partisans. Louis XI continuait à les exciter: une troisième fois le peuple s'empara de Louis de Bourbon et le retint captif. Charles le Téméraire se trouvait à Péronne, en conférence avec le roi, lorsqu'il apprit le nouveau soulèvement; sans tarder il marcha sur Liège à la tête de quarante mille hommes, obligeant Louis XI à le suivre. Malgré l'héroïque tentative de six cents Franchimontois, la ville fut prise, pillée et détruite de fond en comble; quarante mille personnes furent jetées dans la Meuse. Louis de Bourbon, vivement touché par ces malheurs, rendit plus tard aux Liégeois leurs libertés et leurs privilèges, et obtint de Marie de Bourgogne la remise des conditions rigoureuses que Charles le Téméraire leur avait imposées (1477). Déjà la population commençait à s'accroître et le commerce à renaître, lorsque l'évêque trouva un ennemi dans le mainbour qu'il avait donné à son église. C'était Guillaume de la Marck, surnommé le Sanglier des Ardennes, seigneur aussi puissant qu'intrépide, mais dont la violence ne connaissait aucun frein. Blessé des reproches de Louis, il dévasta la principauté à la tête d'une troupe de mercenaires; le prince suivi d'un petit nombre de soldats mal aguerris, voulut arrêter les exactions des pillards de la Marck; mais, à la première rencontre, il fut défait et tué de la main même de son ennemi. (E. H.). | |
| Louis, cardinal de Bourbon est le troisième fils de François de Bourbon, comte de Vendôme, né le 2 janvier 1498, mort le 17 mars 1556. Il fut d'abord évêque de Laon (1510), cardinal en 1516, archevêque de Sens en 1533, légat en Savoie, et enfin, en 1552, gouverneur de Paris et de l'île de France. |