| Luca Longhi ou Lunghi est un peintre italien, né à Ravenne en 1507, mort à Ravenne en 1580. On ne sait pas quel a été son maître; sa manière légèrement archaïsante se rapprocherait de celle d'Innocenzo da Imola. Bien qu'il n'ait pas travaillé hors de sa ville natale, Luca Longhi passa même à Florence pour un des premiers artistes de son temps, et Vasari, qui lui rendit visite à Ravenne, le cite avec de grands éloges. Son oeuvre la plus importante est la grande fresque des Noces de Cana qu'il peignit dans la dernière année de sa vie et qui fut achevée par son fils Francesco (réfectoire de l'ancien couvent des Camaldules). Par la majesté de l'ordonnance, la richesse des costumes modernes, le nombre des portraits, comme aussi par la douceur et la franchise du coloris, ce chef-d'oeuvre est digne d'être placé à côté des grands tableaux vénitiens du même temps. Les autres tableaux de Luca Longhi à Ravenne sont : la Vierge avec quatre Saints, à San Vitale; l'Invention de la Sainte Croix et les Mystères du Rosaire, à San Domenico; une Madone, au palais Lovatelli; la Descente de Croix et l'Adoration des bergers, à l'Académie des beaux-arts. L'église San Benedetto, à Ferrare, possède une Circoncision peinte par lui. (E. Bx.). | |
| Pietro Longhi est un peintre italien, né à Venise en 1702, mort en 1762. Il eut pour maîtres, à Venise, Antonio Balestra, puis, à Bologne, Giuseppe Crespi. II a surtout peint des tableaux de petite dimension représentant des mascarades, des danses, des scènes d'intérieur, avec un coloris clair et fin, une gaieté toute vénitienne et une grâce qui fait penser aux chefs-d'ouvre des peintres français contemporains; on peut en voir une suite charmante au musée Correr, à Venise. Pietro Longhi s'est essayé une fois, sans trop de bonheur, dans la grande peinture décorative, et il a peint la Chute des Titans sur un plafond du palais Sagredo (1734). (E. Bx.). |
| Giuseppe Longhi est un écrivain d'art et graveur italien, né à Monza le 13 octobre 1766, mort à Milan le 2 janvier 1831. Il montra dans son enfance de remarquables dispositions pour le dessin, et, après avoir longtemps lutté pour vaincre la résistance de ses parents, il obtint d'entrer en 1790 dans l'école de gravure fondée à la Brera de Milan par Vincenzo Vangelisti; en même temps il apprit la peinture avec Giuliano Travallesi. Enfin il alla passer quelque temps à Rome, où il se lia d'une étroite amitié avec Raphaël Morgen. Dans cette ville, il laissa un moment les travaux de gravure pour suivre le cours d'anatomie de Cervi et copier en d'admirables dessins des figures des Stance de Raphaël. Quand il se sentit en possession de tous ses moyens, il attaqua une grande planche, le Génie de la musique (1794), d'après un tableau de Guido Reni, au palais Chigi, qui fit connaître son nom. Revenu à Milan, il obtint en 1797, à la mort de son maître Vangelisti, la place de professeur à la Brera, et son enseignement y forma d'excellents élèves. Longhi fut nommé membre de l'institut lombard et des académies des beaux-arts en Italie, en Allemagne et en France. Pour la pureté du dessin et l'habile variété des travaux, ses gravures sont encore estimées parmi les meilleures de don siècle. On peut citer parmi les principales: le Général Bonaparte, Napoléon, roi d'Italie (1807); le Prince Eugène (1814); Michel-Ange, Andrea Appiani (1828); Le Spozalizio (1808-1820), la Vision d'Ezéchiel, la Vierge au voile, d'après Raphaël; le Bon Samaritain (1808), les Deux Philosophes, d'après les tableaux de Rembrandt au Louvre; La Madonna del Lago (1823), d'après Léonard de Vinci (ou plutôt Marco da Oggiano); la Madeleine (1809), d'après le tableau du Corrège au musée de Dresde; Galathée (1813), d'après un tableau de l'Albane faisant partie de la collection du graveur lui-même; Mater pulchrae dilectionis, d'après Carlo Dolci; Bonaparte à la bataille d'Arcole, d'après Gros ; le Triomphe de Napoléon, six compositions d'après Andrea Appiani. Longhi a également travaillé aux sept planches de l'ouvrage de Bossi : Del Cenacolo di Leonardo da Vinci libri IV (Milan, 1810, in-4). Une grande gravure du Jugement dernier de Michel Ange, qu'il avait entreprise en 1827, est restée inachevée : il existe des épreuves du premier état. Giuseppe Longhi, qui était un lettré délicat en même temps qu'un artiste savant, a écrit quelques ouvrages intéressants sur les beaux-arts: Discorsi accademici intorno alla pittura, publiés, l'un en 1807, l'autre en 1814; Vita di Michel-Angelo (Milan, 1816, in-8); Orazione panegirica di Andrea Appiani (Milan, 1826, in-8). La première partie d'un mémoire sur l'art de la gravure qu'il avait lu à l'Institut lombard a été publiée à Milan en 1830, sous ce titre : La Calcografia di G. Longhi, et traduite en allemand par Barth (Die Kupferstecherei Oder die Kunst in Kupfer zu stechen oder zu oetzen; Hildburghausen, 1837-1838, in-8). (E. Bx.). |