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Lefèvre

Jules Lefèvre-Deumier est un écrivain français, né à Paris le 14 juin 1797, mort à Paris le 11 décembre1857. 

Très jeune, il se jeta dans le petit cénacle de l'école romantique, et, disciple de Soumet, travailla à un vaste poème, l'Univers, qu'il remania maintes fois et qu'il n'acheva jamais, et à des tragédies, l'Exilé vengeur, Richard III, les Mexicains, qui n'obtinrent du succès que dans le cercle de ses amis. Puis il publia : le Parricide (Paris, 1823), poème qui passa presque inaperçu. Désolé, Lefèvre voyagea en Italie. Il en rapporta le Clocher de Saint-Marc (1826), poème suivi des Tablettes d'un voyageur en Italie et de diverses pièces, entre autres une très remarquable Ode sur la mort du général Foy. Ce livre ne réussit pas non plus et jusqu'en 1833 Jules Lefèvre disparut du monde des lettres. Il était parti en 1831 pour participer à l'insurrection polonaise. Il reçut plusieurs blessures, fut décoré sur le champ de bataille et, après la chute de Varsovie, il eut à subir un emprisonnement d'un an en Autriche.

Il revint à Paris, publia les Confidences (1833) et, renonçant à la poésie en présence de l'indifférence qui accueillait ses meilleurs vers, il aborda le roman : Sir Lionel d'Arquenay (1834, 2 volumes), oeuvre fort remarquable, ne fut admirée que de Barbey d'Aurevilly. Cependant Lefèvre s'était marié. Sa femme [Marie-Louise Roulleaux du Gage (née en 1819), dite Azalais Lefèvre, qui peignait et sculptait avec goût et talent], très intelligente et lettrée, le tira du découragement où l'avait plongé ce nouvel échec. Une de ses tantes, Mme Deumier, lui légua plus de 100.000 livres de rente. Lefèvre eut un salon, place Saint-Georges, fréquenté par les célébrités contemporaines; il acheta, avec Arsène Houssaye, la propriété de l'Artiste et, à partir de 1848, collabora à la Patrie et au Bien public. II s'y fit une réputation de critique littéraire. Ses articles avaient attiré l'attention de Louis-Napoléon qui le nomma son bibliothécaire particulier et dont il rédigea quelque temps la correspondance particulière. 

En 1852, il fut nommé bibliothécaire des Tuileries. Il mourut des suites de l'opération de la pierre. Depuis longtemps, il avait gaspillé sa fortune en spéculations décevantes, en bâtisses et en réceptions fastueuses. Citons encore de lui : les Martyrs d'Arezzo (Paris, 1839, 2 volumes), roman; la Crédence, l'herbier, les Confidences, poésies (1844); Vespres de l'abbaye du Val (1842, 2 volumes); Lettre à Louis-Napoléon Bonaparte (1848); Projet d'organisation morale et pratique du droit à l'assistance (1849), composé en partie avec les idées du prince-président; Célébrités d'autrefois (1854); Etudes biographiques et littéraires (1854); Oehlenschlaeger, le poète national du Danemark (1854); Victoria Colonna (1856); le Livre du promeneur (1854); la Pâque fleurie (1856); le Couvre-feu, dernières poésies (1857); Célébrités anglaises (1895).. (R. S.).

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Dictionnaire biographique
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