| Le Bel ou Li Beaulx (Jean), chroniqueur né à Liège (Belgique) vers la fin du XIIIe siècle, mort à Liège en 1370. II entra dans le chapitre de la cathédrale de Saint-Lambert à Liège, ce qui ne l'empêcha pas de se rendre en Angleterre et d'y prendre part à l'expédition d'Edouard III contre les Écossais. On ne possède guère d'autres détails sur sa biographie. Il est l'auteur d'une chronique, écrite en français, découverte vers 1848 par Paulin Paris à la bibliothèque de Châlons-sur-Marne; c'est une des oeuvres littéraires remarquables du XIVe siècle; elle a été publiée par Polain en 1863 (Bruxelles, in-4). Lebel doit avoir commencé la rédaction de son oeuvre vers 1357; il écrit d'après ses souvenirs et aussi d'après les renseignements fournis par son ami Jean de Beaumont, qui joua un rôle important dans la guerre de Cent ans. Il s'intéresse surtout au côté militaire de l'histoire et néglige complètement la politique. A la différence de la plupart de ses contemporains, il est très soucieux d'être véridique, et, plus d'une fois, il déclare se taire, faute de renseignements certains. Son style vaut celui de Froissart et on a aujourd'hui la preuve que ce dernier a emprunté à Jean Lebel quelques-uns des plus beaux épisodes de son histoire, par exemple la mort de Robert Bruce et le dévouement des bourgeois de Calais. (E. H). | |
| Le Bel (Joseph Achille), chimiste né à Pechelbronn (Alsace) le 21 janvier 1847. Sorti de l'École polytechnique en 1867, il a été préparateur de chimie dans les laboratoires de la faculté de Strasbourg (1869), de Balard (1871), de Wurtz (1872-82), et il a dirigé, de 1882 à 1889, l'exploitation de pétrole de Pechelbronn. Il s'est ensuite monté à Paris un laboratoire particulier, où il se livre à la recherche des relations entre la composition et la forme cristalline des bases ammoniacales. Il a été en 1892 président de la Société chimique. L'Académie des sciences de Paris lui a décerné en 1881 le prix Jecker, et, la Société royale de Londres en 1893 la médaille Davy pour ses beaux travaux de chimie organique. Ils ont plus spécialement porté sur le pouvoir rotatoire, qu'il a étudié au double point de vue théorique et expérimental (préparation nouvelle de l'alcool amylique actif et manière de le rendre inactif, décomposition de l'alcool amylique racémisé et production de l'alcool droit, production synthétique du méthyl-propylcarbinol actif, préparation du propylglycol actif, création du pouvoir rotatoire dans les dérivés du chlorure d'ammonium, recherches sur le changement de signe, etc.), sur la fermentation (observation de l'alcool amylique à l'état normal dans les liqueurs fermentées), sur les pétroles naturels et les hydrocarbures non saturés. Il en a exposé les résultats dans de nombreux mémoires parus depuis 1872 dans le Bulletin de la Société chimique et dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences. (L. S.). |