| Larra (Mariano José de), poète, auteur dramatique et célèbre pamphlétaire né à Madrid le 24 mars 1809; mort à Madrid le 13 février 1837. Fils d'un médecin qui suivit la fortune du roi Joseph, il fit ses premières études en France et retourna en Espagne en 1817. Lancé passionnément dans la littérature, il devint célèbre, dès l'âge de vingt-trois ans, par son pamphlet périodique, sous forme épistolaire: El Pobrecito Hablador (1832), que le gouvernement fit supprimer après le quatorzième numéro. Il publia ensuite, dans la Revista española et dans El Mundo, sous le pseudonyme de Figaro, une série d'études de moeurs et d'articles satiriques, oeuvre géniale, grâce à de rares qualités de style et d'expression. Sous l'anagramme de Ramon Arriala, il arrangea pour la scène espagnole plusieurs pièces de Scribe et de Ducange et donna au théâtre deux oeuvres originales, une comédie. No mas mostrador, et un drame historique, Macias, dont le héros est le célèbre troubadour galicien de ce nom. Il consacra au même personnage une charmante nouvelle : El Doncel de Don Enrique, el doliente, mais la vérité historique n'est observée dans aucune de ces oeuvres. Il écrivit encore un essai d'histoire contemporaine: De 1830 à 1835, la España desde Fernando VII hasta Mendizabal (1836) et traduisit les Paroles d'un croyant, de Lamennais. Son dernier morceau célèbre, le Figaro au cimetière, écrit le jour des morts 1836, reflète une lassitude et une mélancolie extrêmes. Dégoûté de la société, frappé au coeur par suite de l'abandon de la part d'une femme aimée, il s'ôta la vie. Tout Madrid suivit ses funérailles, et sur sa tombe se révéla, par des strophes enflammées et dolentes, un jeune poète de dix-huit ans, José Zorrilla. Ses oeuvres complètes ont été publiées à Madrid en 1843 (4 vol. in-8, avec une biographie de l'auteur par C. Cortès), et à Paris en 1848 (2 vol. gr. in-8). Son fils, Luis-Mariano de Larra, se fit aussi connaître comme auteur dramatique, mais il gaspilla un talent considérable dans une production surabondante et hâtive. Ses meilleures pièces sont : Las Hijas de Eva, comédie de cape et d'épée; Los Infiernos de Madrid; Bienaventurados los que lloran. (G. Pawlowski). | |