| Lally (Th.-Arthur, comte de), baron de Tullendally ou Tollendal, naquit en Dauphiné, en 1698, d'une famille irlandaise, passée en France avec Jacques Il. Il se distingua dans la carrière militaire qu'il avait embrassée dès sa première jeunesse, et devint colonel d'un régiment irlandais de son nom, créé pour lui en 1744. Il fut nommé, par le roi, brigadier sur le champ de bataille de Fontenoy en 1745. L'année suivante il se rendit en Ecosse, et fit les fonctions d'aide de camp du prince Charles-Edouard à la bataille de Falkirk. Sa tête fut mise â pris en Angleterre, d'où il ne put, repasser en France qu'à la faveur d'unn déguisement. Il se signala encore à la ournée de Lawfeld, fut blessé au siège de Maestricht, et fait maréchal de camp. Nommé lieutenant général en 1756, et commandant général de tous les établissements français dans les Indes, il arriva à sa destination en 1757. Il fit preuve de talents militaires dans la guerre contre les Anglais; mais l'ignorance des moeurs, des intérêts et de la politique de l'Inde, lui fit commettre des fautes que la violence de son caractère rendit irréparables. Il manquait d'ailleurs de ressources suffisantes, et ses succès furent suivis de revers assiégé dans Pondichéry, après une résistance de dix mois à des forces incomparablement supérieures, il fut forcé de se rendre en 1761. Conduit en Angleterre, il fut autorisé à passer en France pour se justifier, et fut enfermé à la Bastille. Il fut condamné à mort, sur une accusation de trahison, et la sentence fut exécutée en 1766. | |
| Lally-Tollendal (T.-Gérard, marquis de). - Fils du précédent, né en 1751 à Romans, mort en 1830. Il s'adressa au conseil du roi pour obtenir la révision du procès de son père, et un arrêt royal cassa en 1778 le jugement du Parlement de Paris, que le Parlement de Rouen, devant lequel l'affaire avait été renvoyée, maintint néanmoins. Député aux états généraux, il donna sa démission après les journées des 5 et 6 octobre 1789, et passa en Suisse. Rentré en France à l'approche des dangers dont il voyait la monarchie menacée en 1792, il fut emprisonné après la journée du 10 août, et réussit à s'évader la veille des massacres de septembre. Retiré en Angleterre, il demanda à la Convention, par une lettre qui resta sans réponse, d'être devant elle l'avocat de Louis XVI. Il revint en France après le 18 brumaire, et demeura dans la vie privée jusqu'à la Restauration. Nommé par Louis XVll membre de son conseil privé, il suivit ce prince à Gand pendant les Cent-jours, et fut appelé à la chambre des pairs en 1815. Membre de l'Académie française à partir de 1816, il a laissé plusieurs ouvrages, Mémoires pour la réhabilitation de son père; Lettres à Edmond Burke; Plaidoyer pour Louis XVI; Essai sur la vie du comte de Strafford; etc. |