| Le Labrador est une vaste presqu'île de la côte orientale de l'Amérique du Nord, et qui fait partie du Canada. Elle est comprise entre la baie d'Hudson et la golfe du Saint-Laurent. Elle couvre une surface d'environ 1,300,000 km² entre 49° et 62° 30' de latitude Nord. La découverte du Labrador. - Le Labrador fut d'abord connu des Vikings qui le dé signèrent sous le nom de Hellvland, le pays de la pierre. On croit que l'Estotiland de la relation de Nicolo Zeno désigne aussi la presqu'île. Sébastien Cabot longea le littoral et alla peut-être jusqu'au détroit auquel H. Hudson donna son nom en 1610. Cette même côte fut aperçue par le Portugais Gaspar Corte-Real en 1500 et 1501, qui, selon unne version donnée pour l'origine du nom de la presqu'île, l'appela terra de Lavrador, c'est à dire terre de laboureur, parce qu'elle lui sembla fertile; il périt dans les mers du Nord, et pendant longtemps la Labrador actuel s'appela la terre de Corte-Real (Terra Cortealis sur la carte d'Ortelius, 1570; Terra de Corterea sur celle de Bolero, 1603). Vinrent ensuite les pécheurs bretons qui fondèrent Bradore on Brest, d'où, selon une autre étymologie, serait venue la dénomination définitive de Labrador. Les missionnaires canadiens du XVIIe siècle, les agents anglais de la Compagnie de la baie d'Hudson, puis les frères moraves ont été les premiers explorateurs de ce pays resté longtemps peu connu. La limite sur le golfe est marquée par la pointe de Monts à l'Est de L'embouchure du Saguenay. La région qui longe le golfe reçoit un nombre considérable de rivières qui portent encore des noms français : la Trinité, Pentecôte, Sainte-Marguerite, la Truite, Bec-Scie, Tonnerre. En remontant ces rivières à cascades on atteint les plateaux des Laurentides couverts de lacs étendus qui marquent la frontière indécise avec la région de la baie d'Hudson. Peu d'établissements le long du littoral; l'ancien Bradore ou Brest des Français est complètement abandonné; le principal centre est Blanc-Sablon. La côte assez élevée présente un aspect triste; elle est fréquemment enveloppée de brumes; la population est composée de descendants d'Européens venus des îles de la Madeleine, de l'Acadie, des rives du Saint-Laurent pour s'occuper de pêche et de chasse. Le climat est assez agréable; le froid est moins violent que sur le Saint-Laurent; la neige est moins abondante que dans les environs de Québec. Le détroit de Belle-Isle qui-sépare le Labrador de Terre-Neuve est très étroit, réduit à une quinzaine de kilomètres en face de la baie labradorienne de Forteau; la côte de l'Atlantique est très découpée, déchiquetée en fjords longs et étroits comme ceux de Norvège; elle reçoit peu de grands fleuves; parmi eux, la Grande Rivière qui vient finir dans la baie Hamilton; les îles sont innombrables, toutes dépourvues de végétation. (L. Didier). | |