| La Borde ou Laborde. - Voyageur qui avait été employé, vers le milieu du XVIIe siècle, aux missions des Antilles, avec le père Simon, jésuite. C'est tout ce que nous avons pu savoir sur son compte. On a de lui un ouvrage intitulé Relation de l'origine, moeurs, costumes, guerre et voyages des Caraïbes, sauvages des îles Antilles de l'Amérique; il se trouve dans un recueil de Divers voyages faits en Afrique et en Amérique, qui n'ont point encore été publiés, Paris, 1674, in-4, cartes et figures. Le travail de Laborde y occupe quarante pages qui ont leur pagination particulière. Les détails que donne cet auteur sur les moeurs et les usages des Caraïbes sont d'autant plus intéressants que ce peuple est aujourd'hui éteint. "Ces sauvages, dit-il, mangeaient la chair des hommes qu'ils avaient tués, mais ils répugnaient à se repaître de celle des chrétiens", disant qu'elle leur faisait mal au ventre; et cependant ils avaient dévoré récemment le coeur de quelques Anglais. Les Caraïbes avaient parmi eux des Anglais enlevés tout jeunes, et si bien accoutumés à leurs usages qu'ils ne voulaient pas retourner avec leurs compatriotes. Laborde nous apprend que le père Simon avait composé pour les Caraïbes un dictionnaire entier et des préceptes en forme de grammaire, etc. Laborde ajoute qu'il n'y a plus qu'un petit reste de cette nation, qu'elle se détruit tous les jours elle-même, et que les Anglais travaillent à l'exterminer entièrement. Il remarque que, "s'il y avait lieu d'espérer d'en faire des chrétiens, il faudrait, d'abord les civiliser et les rendre hommes". Le titre de cette relation porte qu'elle est tirée du cabinet de M. Blondel. Elle a été réimprimée à la suite d'une nouvelle édition du voyage de Hennepin. L'éditeur néerlandais a modifié le titre de cette manière : Voyage qui contient une relation exacte de l'origine, etc. Il donne comme le jugement de l'Anglais Ligon sur ce voyage celui de l'éditeur français, qui ne se fait connaître que par les initiales H. J. et qui s'exprime en ces temes "La description que M. de La Borde a faite des Caraïbes ou nègres des Antilles nous représente si bien leurs moeurs, coutumes, religions, guerres et voyages, que j'ai cru qu'elle méritait bien les figures que j'ai fait faire pour une plus grande connaissance des choses qu'elle contient. La personne qui en a pris soin a demeuré longtemps parmi eux et entend fort bien leur langue; ce qui me fait espérer qu'on en sera satisfait. " Une traduction allemande de l'ouvrage de Laborde a été jointe à celle du voyage de Labat aux Antilles, Nuremberg, 1783, in-8. (E-s.). | |
| Laborde (Alexandre Louis Joseph, Comte de), archéologue et homme politique français, né et mort à Paris (1774-1842). Il servit dans l'armée autrichienne jusqu'en 1797, visita en artiste la Hollande, l'Angleterre et l'Italie, et partit pour l'Espagne, en 1800, comme attaché à l'ambassade de Lucien Bonaparte. Il devint ensuite directeur des ponts et chaussées de la Seine. Pendant la première Restauration, il fit un voyage en Angleterre, pour y étudier la méthode de Lancaster (enseignement mutuel), qu'il propagea en France. Elu député en 1822, réélu en 1827 et de 1830 à 1841, il soutint les idées libérales. Il remplit les fonctions de préfet de la Seine à la suite des journées de 1830, puis celles d'aide de camp de Louis-Philippe, et continua de siéger à la Chambre. Citons de lui : Voyage pittoresque et historique en Espagne (1807-1818); Itinéraire descriptif de l'Espagne (1809-1827); les Monuments de la France classés chronologiquement (1816-1826); Voyage pittoresque en Autriche (1821-1823); Paris municipe (1833); etc. |
| Laborde (Léon Emmanuel Sinon Joseph, comte, puis marquis de). - Archéologue et voyageur, fils du précédent, né et mort à Paris (1807-1869). Il parcourut une grande partie de l'Orient, tira de l'oubli une foule de monuments antiques de l'Asie Mineure et de la Syrie. Il explora seul la vallée du Nil et l'Arabie Pétrée. Devenu secrétaire de l'ambassade française à Rome (1828), dirigée par Chateaubriand, il suivit ce dernier dans sa retraite (1829). Après la révolution de Juillet, aide de camp de La Fayette, il fut ensuite attaché, comme secrétaire, a l'ambassade de Londres, à la légation de Hesse-Cassel, et, en 1836, se livra tout entier à ses goûts artistiques. En 1841, il fut élu député du département de Seine-et-Oise, en remplacement de son père, auquel il succéda, en 1843, à l'Académie des inscriptions. Il fut nommé, en 1845, conservateur du musée des antiques au Louvre, puis (1857) directeur général des Archives de l'Empire. En 1868, il fut appelé à siéger au Sénat. Ses ouvrages sont nombreux. Rappelons ici : Voyage de l'Arabie Pétrée, avec Linant (1830-1833); Flore de l'Arabie Pétrée (1833); l'Orient et le Moyen Age (1833); Voyage en Orient (1837-1864); Histoire de la gravure en manière noire (1839); Débuts de l'imprimerie à Strasbourg (1840); les Ducs de Bourgogne, études sur les lettres, les arts et l'industrie pendant le XVe siècle (1849-1851); la Renaissance des arts à la cour de France, éludes sur le XVIe siècle (1851); etc. |
| Laborde (Jean). - Voyageur et diplomate français, né à Auch en 1806, mort en 1878 à Antananarivo. S'étant rendu, vers 1842, à Madagascar, il entreprit dans l'Imérina différents voyages d'exploration, et acquit, auprès du gouvernement hova, de 1845 à 1850, une influence considérable, par la création d'usines (fonderie de canons, sucreries, etc.), auxquelles il intéressa la reine Ranavalo Ire. Aidé par un autre Français, Joseph Lambert, il forma le projet de faire entrer la grande île tout entière sous le protectorat de la France; mais les intrigues de l'Angleterre, représentée par le missionnaire Ellis, le firent exiler en 1853, sur un soupçon de complot contre la reine. Rappelé, après la mort de celle-ci, par le prince Radama, il fit signer un traité entre les Hovas et la France (1862) et fut alors nommé consul à Tananarive. La mort violente de Radama (1863) vint entraver son action; mais, sous le règne de Rasoherina, il reprit, en 1867, ses fonctions de consul et resta jusqu'à la fin le défenseur de l'influence française à Madagascar. |
| Laborde (Jean-Baptiste Vincent). - Médecin et physiologiste français, né à Buzet (Lot-et-Garonne) en 1831. Chef des travaux physiologiques à la faculté de médecine, il a inauguré de nombreuses expériences de physiologie pure (coeur, respiration, localisations cérébrales et bulbaires, réflexes, température, etc.), de curieuses recherches sur les suppliciés; il est l'auteur de la méthode dite des tractions rythmées de la langue, pour réveiller le réflexe respiratoire en cas de mort apparente. Jean-Baptiste Laborde a publié Physiologie expérimentale appliquée à la toxicologie et à la médecine légale (1877); Des aconits et de l'aconitine (1887); le Colchique et la Colchicine (1887); De l'intoxication par le carbone (1889); la Méthode expérimentale, principalement considérée dans les sciences biologiques (1894); Traitement physiologique de la mort (1891, réédité en 1898); Principes et essai d'une classificalion physiologique et thérapeutique, 1895. |