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Kirchhoff
(Theophile Sigismond Constantin), chimiste né à Teterov (Russie)
le 4 février (nouveau style) 1764, mort à Saint-Pétersbourg
le 4 février (nouv. st.) 1833. Il fut directeur de la pharmacie
centrale de Saint-Pétersbourg et membre de l'Académie des
sciences de cette ville. Il trouva en 1797 un procédé pour
la production du cinabre (sulfure de mercure) par voie humide (Annales
de Crell, 1797, I, 480). II eut l'idée, le premier, en 1814, d'extraire
la glucose de la fécule de pomme de terre
(Nord. Bloetter, de Scherer, 1817, 1, 134) et il imagina, pour sa
préparation industrielle, le traitement par l'acide sulfurique.
On lui doit aussi l'analyse du sulfate de baryte par voie humide. Ses écrits
ne comprennent guère que des mémoires en allemand, insérés
dans le recueil de Scherer. (L. S.). |
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Kirchhoff
(Gustav Robert), physicien né à Koenigsberg le 12 mars
1824, mort à Berlin le 7 octobre 1887.
Il fut successivement privat-docent à l'université de Berlin,
professeur à Breslau de 1850 à 1854, professeur de physique
à Heidelberg (1854-74), puis à partir de ce moment professeur
à Berlin. On doit à Kirchhoff des découvertes de premier
ordre parmi lesquelles il convient de citer d'une façon toute spéciale
son étude sur le spectre
solaire et sur l'analyse spectrale. Ses divers mémoires, à
l'exception de quelques-uns publiés depuis, se trouvent réunis
dans un volume qui a paru à Leipzig en 1882, Gesammelte Abhandlungen
von Kirchhoff. Il avait publié, dès 1862, son fameux
ouvrage, Untersuchungen über das Sonnenspectrum, et des leçons
de mécanique professées à Heidelberg et à Berlin,
Vorlesungen über Mathematische Physik. Ses remarquables travaux
ont porté pour la plupart sur des questions de physique mathématique.
En électricité, on lui doit une généralisation
de la loi d'Ohm, des études sur la distribution
de l'électricité sur deux corps en présence, et sur
la décharge de la bouteille de Leyde, une détermination de
la constante des courants d'induction. Il a publié divers mémoires
sur l'élasticité des corps dont les deux derniers datent
de 1884.
Son étude mathématique et
expérimentale de la radiation faite entre 1857 et 1860 eut un retentissement
considérable; il explique la présence dans le spectre solaire
des raies
noires observées en 1802 pour la première fois par Wollaston
et retrouvées par Fraunhofer en 1817;
il montre comment on doit interpréter la coïncidence des raies
noires de ce spectre et des raies brillantes des spectres des métaux,
coïncidence entrevue par Brewster et Angström
; il en déduit une théorie sur la constitution du Soleil.
Kirchhoff
rejetait l'existence d'un globe opaque froid au-dessous de la photosphère,
et supposait que les taches
sont produites par deux nuages superposés au-dessus de la photosphère,
dont l'un déterminerait l'ombre et l'autre la pénombre.
Il reconnaît par ailleurs en dressant
des cartes spectrales de la lumière solaire que cet astre contient
la plupart des métaux que nous connaissons sur la terre; il étend
d'ailleurs cette élude à d'autres astres et donne sur la
nature des matériaux qui les constituent des renseignements précis
et absolument inespérés; aussi cette découverte a-t-elle
excité une grande admiration : après avoir avec Newton
pesé les planètes,
après avoir mesuré leurs volumes, on arrivait avec Kirchhoff
à connaître certains des éléments chimiques
qui s'y trouvent (le fer, le chrome, le nickel, le baryum, le cuivre, le
zinc, sans compter le sodium).
Les études que Kirchhoff entreprit
avec Bunsen sur l'analyse spectrale ont rendu
les plus grands services aux chimistes qui cherchent des éléments
nouveaux. Tous ceux qui ont été découverts depuis
celle époque l'ont été grâce aux procédés
de l'analyse spectrale. Kirchhoff et Bunsen, du reste, ont montré,
dès le début, la fécondité de la nouvelle méthode
en découvrant deux nouveaux métaux, le rubidium
et le césium. La découverte de l'analyse spectrale constitue
le plus beau titre de gloire de Kirchhoff. (A. Joannis). |
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Kirchhoff
(Adolf), philologue né à Berlin
le 6 janvier 1826. Il professa au gymnase de Joachimsthal (1846-1865),
puis à l'université de Berlin. Ce fut un des philologues
et des épigraphistes les plus renommés de son temps. Ses
principaux travaux de philologie grecque sont Die Homerische Odyssee
(édition complète, Berlin, 1879); Die Abfassungszeit des
Herodotischen Gesehichstswerks (1868 2e éd., 1878); des éditions
critiques de Plotin (Leipzig,1856, 2 vol.), Euripide
(1867-68, 3 vol.), d'Eschyle (1880) et de la
République des Athéniens de Xénophon
(1874; 2e éd., 1881). Parmi ses travaux épigraphiques il
faut indiquer : Die umbrischen Sprachdenkmoeler (avec Aufrecht,
Berlin, 1849-51, 2 vol.); Das Stadtrecht von Bantia (1852); Das
gotische Runenalphabet (1852) et Die fraenkischen Runen (1855,
dans le Zt. für deutsches Altertum de Haupt). Dans le Corpus
inscriptionum graecarum, il a fourni pour le t.I, les inscriptions
antérieures à Euclide; pour le
t. IV les inscriptions chrétiennes; enfin il a écrit : Studien
zur Gesch. des griech. Alphabets (1863, 4e éd..1887). |
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