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John Keill ou Keil est un mathématicien, né à Édimbourg en 1671. Il fut, dit-on, le premier qui enseigna dans des leçons particulières, à Oxford, les éléments de Newton, en répétant les expériences sur lesquelles ils sont fondés; ce qui commença sa réputation d'une manière brillante. Son Examen de la Théorie de la Terre, de Burnet, publié en 1698, fut regardé par les savants comme une réfutation complète de cet ouvrage, où il admire la richesse d'imagination en redressant les erreurs qui lui servent d'échafaudage. On l'accusa cependant d'avoir traité, avec trop d'âpreté, un homme qui méritait des ménagements par son âge et par ses vertus. Keill avait joint à son examen des Remarques sur la nouvelle théorie de la Terre, de Whiston. Burnet et Whiston répondirent chacun de leur côté, et Keill répliqua du sien. Il fut nommé, en 1700, professeur suppléant de philosophie naturelle à l'université d'Oxford, et occupa cette chaire avec éclat. Son ouvrage intitulé Introductio ad veram physicam parut en 1700, divisé en quatorze leçons; il fut réimprimé en 1705, augmenté de deux leçons nouvelles. La Royal Society de Londres lui ouvrit son sein à peu près à la même époque. En 1709, il accompagna les Palatins dans leur passage à la Nouvelle-Angleterre, en qualité de trésorier. A son retour, en 1710, il fut choisi professeur d'astronomie à Oxford. Ce fut quelque temps après qu'il eut une querelle assez vive avec Leibniz,. Il avait inséré en 1708 dans les Philosophical Transactions un écrit sur les lois de l'attraction et ses principes physiques, et ensuite un autre écrit en réponse à un passage des Acta eruditorum de Leipzig, où l'on contestait à Newton l'invention de la méthode des fluxions. Cet écrit irrita Leibniz, qui voulut l'obliger à lui faire des réparations pour l'avoir taxé de vouloir s'attribuer cette découverte. Keill se justifia; la Royal Society approuva sa justification, dont une copie fut envoyée à Leibniz : celui-ci se montra encore plus irrité, accusa son adversaire de mauvaise foi, en ajoutant qu'il ne convenait pas à un homme de son âge et de son expérience d'entrer en discussion avec un homme d'hier (an upstart), etc. Il engageait la Royal Society à lui imposer silence; mais une commission nommée pour juger ce différend prononça que Newton étant bien l'inventeur des fluxions, M. Keill n'avait pu offenser M. Leibniz en maintenant cette vérité; mais Leibniz se croyait accusé d'avoir dérobé à Newton le calcul des fluxions en le donnant sous celui des différences. Keill fut choisi par la reine Anne pour déchiffrer, emploi auquel il était parfaitement propre. On peut juger de sa sagacité par ce qu'on rapporte qu'il déchiffra une fois un papier écrit en suédois, quoiqu'il ne connût pas un mot de cette langue. Son dernier ouvrage fut l'Introductio ad veram astronomiam, publié en 1718; il le traduisit ensuite en anglais, et le fit imprimer avec des perfectionnements, en 1721, sous le titre d'Introduction à la véritable astronomie, ou Leçons astronomiques lues dans les écoles d'Oxford. Cet ouvrage a été traduit en français par Lemonnier fils. L'auteur mourut en 1721, âgé de près de 50 ans. On a de lui, en outre, une édition de l'Euclide de Commandino, avec des additions, publiée en 1715, et un mémoire dans les Philosophical Transactions, sur la rareté de la matière et la ténuité de sa composition, écrit en réponse à des objections contre la philosophie de Newton, en faveur de celle du plein de Descartes. Le plus célèbre de ses ouvrages reste son Introductio ad veram physicam. Lorsque la philosophie newtonienne commença à s'établir en France, cet ouvrage jouit de beaucoup de réputation, et fut considéré comme la meilleure introduction au livre des Principia une nouvelle édition en anglais, intitulée Introduction à la philosophie nouvelle, en fut imprimée à Londres en 1729, à la sollicitation de Maupertuis, qui était alors en Angleterre. (L.). | ||
James Keill est un médecin écossais, frère du précédent. Il naquit en 1673. Après avoir donné des leçons d'anatomie dans les deux universités d'Angleterre, il s'établit à Northampton en 1703, et mourut en 1719, d'un chancre à la bouche , pour lequel il avait vainement lui-même appliqué le cautère. On a de lui : • une Anatomie du corps humain, dont Noguez a donné une traduction abrégée, Paris, 1723, in-12; • Relation de la mort et de la dissection de John Bayle, de Northampton, qu'on dit avoir vécu cent trente ans, publiée en 1706, dans le n° 506 des Philosophical Transactions; • Tableau de la sécrétion animale, de la quantité de sang qui existe dans le corps humain, et du mouvement musculaire, 1708. Cet ouvrage, où l'auteur se montre tout à la fois physiologiste et mathématicien, reparut ensuite en latin, suivi d'une Médecine statique. Il fut réimprimé en anglais en 1717, avec un Essai concernant la force du coeur, en conduisant le sang dans toutes les parties du corps. Keill eut à ce sujet une longue discussion avec le docteur Jurin, comme on peut le voir dans les Philosophical Transactions. (L.). |
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