| Justin Il, empereur d'Orient, successeur de Justinien (11 novembre 565), mort le 26 septembre 578. Neveu de l'empereur, époux de Sophie, nièce de Théodora, Justin tenait de très près au trône. Aussi le Sénat le désigna-t-il pour succéder à Justinien. La fâche était lourde, Justin n'accepta qu'après s'être fait beaucoup prier. Il procéda ensuite avec tact à la liquidation du grand règne. Il paya les dettes de Justinien, décréta une amnistie générale pour les prisonniers ou les bannis. On lui en sut gré et son règne ne fut pas troublé par des émeutes politiques ou des querelles religieuses. A l'extérieur, Justin voulut maintenir dans toutes ses parties l'oeuvre de Justinien, mais en même temps lui appliquer une politique différente. Justinien avait arrêté les Barbares en composant avec eux, Justin prétendit leur refuser tout tribut et leur parla de haut. Les Avars et les Lombards furieux forment une coalition contre l'Empire. Narsès commandait alors en Italie; détesté de Sophie, il est rappelé. Pour se venger il jette les Lombards sur l'Italie. Forum Julii, les villes du bassin du Pô, celles de l'Italie centrale succombent tour à tour (568-573). Les Grecs sont refoulés dans le Brutium; ils devront dès lors partager l'Italie avec les Lombards. Justin n'est pas plus heureux en Orient. Son général Marcien échoue au siège de Nisibe (572) ; il est remplacé par Acacius, favori de Sophie, que les intrigues de cour élèvent à ce poste. Dora tombe entre les mains de Chosroès. Justin malade, découragé, achète la paix aux Perses, moyennant 45000 pièces d'or; en même temps, il s'associe le chef des gardes, Tibère Constantin (574). La guerre reprend, plus heureuse cette fois : le général Justinien est vainqueur à Mélitène (576). Justin, quand il mourut, put croire que l'Empire avait retrouvé le secret de la victoire. La politique intérieure de ce prince fut assez sage; on peut lui reprocher pourtant d'avoir, ainsi que Justinien, donné trop de place aux intrigues de cour. Sophie, comme Théodora, favorisa de mauvais ministres et d'incapables généraux. Puis Justin, sans avoir assez de ressort et d'énergie, courut pour ainsi dire, à l'extérieur, au-devant des conflits avec les Barbares. (Beaulieu). | |