| Julien, Flavius Claudius Julianus, dit Julien l'Apostat; empereur romain, fils de Jules Constance, et cousin de Constantin, né à Constantinople en 331, fut d'abord destiné à l'état ecclésiastique et relégué en Asie-Mineure. A force de soumission, il obtint de Constance II d'être rappelé à la cour et fut nommé en 355 gouverneur des Gaules, avec titre de césar. Il fixa son séjour à Lutèce (Paris), où il habitait le palais dit des Thermes. Il se signala dans plusieurs expéditions contre les Germains, et les battit complètement à Argentoralum (Strasbourg) en 357. Constance lui ayant ordonné d'envoyer de Gaule en Orient une partie de ses troupes, celles-ci refusèrent de s'y rendre et proclamèrent Julien empereur, en 360. Constance marcha aussitôt à sa rencontre, mais il mourut en route, et Julien devint par là l'unique maître de l'empire, 361. Alors il renonça ouvertement au Christianisme, dans lequel on l'avait élevé, revêtit le manteau des Stoïciens, porta comme les philosophes la barbe longue, et manifesta hautement l'intention de restaurer le Paganisme. Arrivé à Constantinople, il fit quelques sages lois et réforma les abus les plus criants. Il marcha ensuite contre les Perses, soumit l'Arménie et la Mésopotamie, franchit le Tigre, prit Ctésiphon et s'avança dans l'Assyrie. Ce pays ayant été dévasté par l'ennemi, il voulut revenir en arrière; mais il fut blessé mortellement dans cette retraite, et il expira la nuit suivante (juin 363). Il avait à peine régné deux ans. Julien est un assemblage de contradictions : il eut, il est vrai, des qualités brillantes, de l'esprit et de l'instruction, de la tempérance, du courage, quelquefois même de la générosité; mais ces qualités étaient gâtées chez lui par la vanité et l'ostentation. Tout en proclamant la tolérance, il se montra l'ennemi juré des Chrétiens et prit contre eux les mesures les plus vexatoires : s'il n'ordonna pas une persécution sanglante, il leur retira tous leurs privilèges; il leur défendit d'enseigner les belles-lettres; en outre, il dépouilla leurs églises. Pour donner un démenti aux prophéties, il voulut rebâtir le temple de Jérusalem; mais il en fut empêché. Il reste de Julien quelques écrits satiriques, les Douze Césars, son meilleur ouvrage, le Misopogon, des Discours politiques et religieux et des Lettres, etc. | |