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Jean d'Autriche

Jean, connu sous le nom de don Juan d'Autriche, né à Ratisbonne le 24 février 1547, mort à Namur le 1er octobre 1578. Il était fils naturel de Charles-Quint et de Barbara Blomberg de Ratisbonne. II fut élevé en Espagne par les soins de don Luis Quijada, sous le nom de Geronimo. Son origine fut révélée après la mort de son père par une lettre de celui-ci à Philippe II. Le roi témoigna une grande faveur à son frère, lui fit prendre le nom de Juan, lui donna un bel établissement et lui fit achever son éducation à Alcala. Très beau et cavalier accompli, le jeune prince manifesta sa prédilection pour la vie militaire. Il fit, avec Requesens, une expédition contre les Barbaresques (juin 1568), puis reçut le commandement de l'armée opposée aux Morisques révoltés de Grenade. Il n'eut l'autorité réelle qu'en 1570 et se signala par de brillants exploits (prise de Galera, etc.) qui mirent fin à la résistance. II fut alors mis à la tête de la flotte envoyée par la Sainte Ligue contre les Turcs et remporta la victoire de Lépante (7 octobre 1574). Il n'en put tirer parti à cause des dissensions entre les alliés.

En septembre 1673, il s'empara de Tunis et s'y fortifia, contre l'ordre de Philippe II, rêvant de s'y créer un royaume; son frère ne s'y prêta pas. En 1574, il fut chargé de pacifier Gênes. En 1575, il reçut le titre de vicaire général des possessions espagnoles d'Italie. Il forma alors le projet de délivrer Marie Stuart, avec l'idée d'acquérir les couronnes d'Ecosse et d'Angleterre. En 1576, il fut nommé gouverneur des Pays-Bas, traversa la France déguisé en esclave maure d'un des gens de sa suite et arriva à Luxembourg le 4 novembre 1576, jour de la tuerie d'Anvers. Il avait pour instructions de réconcilier sans rien concéder. Il s'y employa avec une duplicité semblable à celle de Philippe II, signa pour se faire reconnaître l'Edit perpétuel, renvoya ses mercenaires espagnols  mais il était hostile à la tolérance qu'il promettait, et ni Guillaume d'Orange, ni les Etats de Hollande et de ZéIande n'en furent dupes.

Le gouverneur fit revenir ses troupes par petits paquets et occupa le château de Namur. Les Etats des Pays-Bas appelèrent comme gouverneur l'archiduc autrichien Mathias, sous le nom duquel Guillaume eut tout le pouvoir, et déposèrent don Juan d'Autriche (7 décembre 1577). L'armée des Etats fut mise en déroute à Gembloux par Alexandre Farnèse (31 janvier 1578); mais Philippe II laissait son frère sans renforts; il semble qu'à cette époque Antonio Perez ait réussi à éveiller l'inquiétude du soupçonneux monarque contre le romanesque et aventureux Jean. Le confident de celui-ci, Escovedo, envoyé à Madrid pour porter ses déclarations, fut assassiné, par ordre du roi. Miné par la fièvre, le jeune gouverneur succomba. On a parlé de poison que Philippe II lui aurait fait donner, mais rien n'autorise cette conjecture. Après de pompeuses funérailles, le corps fut embaumé et, par mesure d'économie, sur l'ordre du roi, coupé en trois morceaux que des cavaliers transportèrent secrètement à travers la France, emballés au pommeau de leur selle. En Espagne, on les réunit, on célébra de nouveau un somptueux convoi et on déposa la dépouille du héros de Lépante à l'Escurial. (A.-M. B.).

Jean ou Don Juan d'Autriche, général espagnol, né le 7 avril 1629, mort le 17 septembre 1679. Fils naturel du roi d'Espagne-Philippe IV et d'une actrice, Maria Calderon, il fut nommé grand prieur de Castille, prit part à la guerre du Portugal en 1642, réprima en 1647 la révolte de Masaniello à Naples, et fut investi ensuite des fonctions de gouverneur d'Italie. En 1652, il étouffa l'insurrection de Catalogne, et se distingua ensuite dans la guerre contre la France. Vice-roi des Pays-Bas espagnols en 1656, il y fut chargé de la direction des opérations militaires. La fortune lui sourit un moment, mais il perdit contre Turenne la bataille des Dunes (14 juin 1658), et le reste de son armée fut anéanti près d'Audenarde. Après la paix des Pyrénées, il commanda en chef l'expédition contre le Portugal (1660). Battu à Estremoz (8 juin 1663), il quitta l'armée l'année suivante. Après une période de disgrâce, il devint vice-roi d'Aragon, puis premier ministre de Charles II. (G. P-i).
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Dictionnaire biographique
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