| Jean XI, fils de Marozia et d'Albéric, est le 129e, pape. Il a été élu le 30 mars 931, et est mort en janvier 936). Le second mari de Marozia étant mort, elle en prit un troisième (932), Hugues de Provence, qui avait été élu roi d'Italie en 926, et avec qui Jean X semble avoir cherché alors à s'allier contre elle. Hugues vint s'établir avec Marozia au château Saint-Ange. Son arrivée avait été acclamée par les Romains, mais ses procédés envers eux les indisposèrent bientôt. Albéric, second fils de Marozia et de son premier mari, souffleté par lui, excita le peuple à se révolter contre la tyrannie d'une femme et d'un barbare. L'assaut fut donné au château Saint-Ange; Hugues s'enfuit par la partie du château qui donnait issue sur les murs de la ville; Marozia tomba au pouvoir de son fils, qui la tint enfermée jusqu'à sa mort (dont on ignore l'année). Les Romains proclamèrent Albéric sénateur et prince, senator et princeps omnium Romanorum (932) et, suivant Frodoard, patrice. Son frère était alors pape, de sorte que toutes les puissances étaient réunies entre les mains des deux fils de Marozia, ou plutôt d'Albéric, car il gardait étroitement son frère, ne le laissant sortir que pour les cérémonies religieuses, et il exerçait lui-même le gouvernement ecclésiastique. Hugues essaya plusieurs fois de se venger, mais ses attaques restèrent sans succès, et il se résigna à conclure avec Albéric un traité d'alliance et d'amitié (936), qui fut renouvelé définitivement en 946 après d'autres agressions pareillement malheureuses de Hugues. Jean XI était mort dans les premiers jours de l'année 936. Après lui furent élus Léon VII (936-939), Etienne VIII (939-942), Martin III (942-946), Agapet II (946-955), tous sous le protectorat d'Albéric, qui resta si fortement établi à Rome, qu'à sa mort (954), son fils Octavien, qui était dans les ordres, put lui succéder comme sénateur, et, moins de deux années après, se faire proclamer pape. (E.-H. V.). | |