| Jean IX est le 119e, pape. Il a été consacré le 13 juillet 898, et est mort le 12 mars 900 suivant plusieurs historiens, le 30 novembre suivant d'autres, au mois d'août, suivant Papencordt. Aussitôt après la mort de Théodore, un parti avait élu le diacre Sergius; mais avant que celui-ci fût consacré, Jean, natif de Tibur, fils de Rampoald, fut élu par un autre parti. Sergius, chassé de Rome, se réfugia auprès d'Adalbert, marquis de Tuscie. Dès son avènement, Jean s'empressa de convoquer un concile qui condamna les actes infamants commis par le pape Etienne VI, contre la mémoire et sur le cadavre du pape Formose. Mais ceux qui avaient participé à ces actes furent absous, comme ayant agi par contrainte. Renouvelant une ordonnance d'Étienne V, ce concile statua que l'élection des papes serait faite par l'assemblée des évêques et de tout le clergé, sur la demande du peuple, et que la consécration aurait lieu en présence des commissaires de l'empereur, pour éviter les désordres, afin que l'Eglise ne fût pas scandalisée ni la dignité de l'empereur diminuée. Il défendit aussi d'exiger de l'élu les serments nouvellement inventés. Le canon XI se réfère à un fait intéressant pour l'histoire des moeurs de ce temps-là : « Il s'est aussi introduit une détestable coutume : à la mort du pape, on pille le palais patriarcal; et le pillage s'étend par toute la ville de Rome et les faubourgs. On traite de même les maisons épiscopales, à la mort de l'évêque. C'est pourquoi nous défendons cela à l'avenir, sous peine non seulement des censures ecclésiastiques, mais aussi de l'indignation de l'empereur. » Deux autres décisions déclarèrent légitime le couronnement de Lambert et annulèrent celui d'Arnulfe. Lambert rendit au pape les biens enlevés à l'Eglise et invalida les aliénations qui en avaient été faites. (E.-H. V.). | |