Innocent XII

A son avènement, il trouva l'Etat romain chargé d'une dette énorme, et le désordre dans la plupart des parties du gouvernement. Par la bulle Romanum decet Pontificem (1692), il interdit le népotisme, et en même temps il prit des mesures énergiques pour réprimer les exactions, les malversations et les prodigalités. Afin de diminuer les dépenses, il se soumit lui-même à l'économie la plus austère. L'administration de la justice fut réformée par l'institution du Forum Innocentianum. 

Pour les affaires extérieures, les faits les plus importants de ce pontificat se rapportent à l'apaisement des différends relatifs à la régale, à la Déclaration du clergé de France et aux franchises des ambassadeurs à Rome. Innocent XI et ses successeurs ayant persisté à refuser les bulles d'institution aux évêques nommés par Louis XIV, il y avait en 1693 plus de trente sièges vacants. Le roi avait rendu le comtat d'Avignon; cela ne suffit pas : lui et son clergé durent se soumettre formellement. 

En outre, Louis XIV renonça à la franchise de ses ambassadeurs. De son côté le pape s'abstint de parler des édits sur la régale, et il donna l'institution aux évêques nommés (1693). Innocent XII mit aussi fin à la dispute entre Bossuet et Fénelon, en condamnant, par décret du 12 mars 1699, le quiétisme et en général le livre de Fénelon, Maximes des saints sur la vie intérieure, et en particulier vingt-trois propositions extraites de ce livre.

A ces faits il convient d'ajouter des démêlés avec l'empereur Léopold, sur des questions en préséance et de franchise, et avec le roi d'Espagne, au sujet d'un inquisiteur chassé de Naples par le vice-roi. (E.-H. V.).