| François Hotman, en latin Hotomanus, est un jurisconsulte français, d'une famille originaire de Silésie, était fils d'un conseiller au parlement de Paris, et naquit en 1524. Il embrassa le calvinisme et professa le droit Strasbourg, à Valence et à Bourges. Après la Saint-Barthélémy, il résida successivement à Genève et à Bâle, et mourut en 1590. - Franco-Gallia, sive Tractatus de regimine regum Galliae et de jure successionis, où il voudrait établir que le trône de France n'est pas héréditaire, mais électif. - François Hotman (1524-1590). Ses ouvrages forment 3 vol. in-fol.; les plus connus sont : Papae Sixti V brutum fulmen, composé à propos de l'excommunication du roi Henri de Navarre, et surtout son Franco-Gallia, sive tractatus de regimine regum Galliae et de jure successionis, (Genève, 1573), publié un an après le massacre de la Saint-Barthélemy, et où il présente les institutions que demande le parti huguenot comme étant celles qui ont longtemps gouverné la France et dont le rétablissement seul peut lui rendre la paix et la prospérité. Ces institutions idéales, il croit les retrouver dans l'histoire de la Gaule et des premiers temps de la monarchie franque. Selon lui, les peuples de la Gaule formaient, au temps de César, une fédération d'États libres au-dessus de laquelle s'élevait l'assemblée générale des députés élus par toute la Gaule. Après la conquête romaine et la délivrance de la Gaule par les Francs, cette fédération fut remplacée par une monarchie élective qui commence à Childéric fils de Mérovée, élevé sur le pavois par les Gaulois et les Francs désormais réunis en seul peuple. L'élection portait d'ordinaire au trône le fils du roi défunt, en sorte que l'hérédité du pouvoir s'établit peu à peu, mais par l'usage et non en vertu d'une loi. Le roi pouvait être déposé par les États Généraux; son autorité était subordonnée à celle de la nation représentée par les trois ordres : 1° les nobles; 2° les juges et les marchands; 3° les artisans et les laboureurs. Le clergé ne formait pas un ordre, n'exerçait aucun pouvoir politique. La formule mise au bas des décrets par lesquels le roi promulguait les décisions des États Généraux (quia tale nostrum est placitum) a été détournée de son sens: elle signifiait : car tel est l'avis de notre assemblée, et non, comme on l'a interprété plus tard, car tel est notre bon plaisir. Le Franco-Gallia, écrit d'abord en latin, puis traduit en français par Simon Goulard (1574), eut un grand retentissement. Persécuté par le pouvoir, combattu avec violence par les défenseurs de la monarchie absolue, cet ouvrage exerça au XVIe siècle une action comparable à celle du contrat social au XVIIIe. Terminons en notant que le livre intitulé: Vindiciae contra tyrannos lui a été attribué. (D. et H.). | |