| Alexandre Hardy est un auteur dramatique français, né à Paris vers 1560, mort vers 1631. Poète au service d'une troupe de comédiens de province, qui vint s'établir à Paris vers 1598 et hérita de la salle du Théâtre de Bourgogne, il lui fournit cinq ou six cents pièces en vers au prix de 3 écus la pièce. Vers la fin de sa vie, il fit lui-même un choix parmi ses nombreuses productions et publia, en les corrigeant, une quarantaine de pièces qu'il jugeait les meilleures. Ce sont 9 poèmes dramatiques, 5 pastorales, 15 tragi-comédies et 12 tragédies. On a dit que hardy avait emprunté tout son théâtre aux Espagnols et aux Italiens. C'est une exagération manifeste, car il s'inspira tout autant de Plutarque et il traita autant de sujets historiques que de romanesques. Son nom marque une date dans l'histoire du théâtre en France, car il régna souverainement sur la scène de 1600 à 1630 et il est le premier des tragiques français qui n'ait pas considéré la tragédie comme un simple exercice de rhétorique. Il supprima les choeurs, raccourcit les monologues, équilibra les actes, compliqua l'intrigue, faisant ainsi, suivant l'expression de Brunetière, «-passer la tragédies française du mode oratoire ou lyrique au mode proprement dramatique ». Il prépara la voie à Corneille, et, s'il n'eut pas de génie, il fut du moins un inventeur adroit et fécond. Mais ce fut un écrivain pitoyable. « Jamais peut-être on n'a plus mal écrit en vers, d'un style à la fois plus emphatique et plus plat. Jamais non plus on n'a dépensé plus de mots pour dire moins de choses, ni entassé plus d'invraisemblances pour produire au total moins d'effets ». (Brunetière). Citons de Hardy : Les Chastes et loyales amours de Théagène et de Chariclée (1601), formant une série de huit pièces; Didon (1603); Scédase (1604); Méléagre (1604); Procris (1605); Alceste, Ariadne (1606); la Mort d'Achille, Coriolan (1607); Cornélie (1609); Marianne (1610), son chef-d'oeuvre; le Ravissement de Proserpine (1611); Félismène (1613); la Belle Egyptienne (1616); la Mort de Daire (1619); la Mort Alexandre, Frédégonde (1621); le Triomphe d'amour (1623). (R. S.). | |