| Grégoire X (le Bienheureux) (Tebaldo Visconti), 189e'pape, élu le 1er septembre 1271, mort le 10 janvier 1276. Après la mort de Clément IV, le Saint-siège resta vacant pendant deux ans et neuf mois. Les cardinaux s'étaient assemblés à Viterbe pour lui donner un successeur, mais les intrigues qui les divisaient les empêchaient de former la majorité nécessaire. Enfin, ils convinrent de procéder à l'élection, par voie de compromis, et ils chargèrent six d'entre eux de désigner un pape. Leur choix, dirigé, dit-on, par saint Bonaventure, tomba sur l'archidiacre de l'église de Liège, Tebaldo, né à Plaisance, de la famille des Visconti. Il était alors à Saint-Jean d'Acre pour un pèlerinage en Terre sainte. Dès son retour, il sollicita à Venise, à Pise, à Gênes, à Marseille et en France des secours pour les chrétiens de Palestine. En 1272, il convoqua un concile général à Lyon, pour le 1er mai 1274. La lettre de convocation indique trois objets : le schisme des Grecs, le mauvais état de la Terre sainte, les vices et les erreurs qui se multipliaient dans l'Eglise. A concile, assistèrent cinq cents évêques, soixante-dix abbés, quantité d'autres prélats, et des ambassadeurs, non seulement de presque tous les princes chrétiens, mais du grand khan des Tartares, En 1275, Grégoire obtint de Rodolphe de Habsbourg, roi des Romains, la confirmation des privilèges de l'Église romaine et la promesse qu'il entreprendrait la croisade pour laquelle le concile de Lyon avait accordé une décime de six ans. Grégoire X décida Philippe le Hardi à céder au Saint-Siège le comtat Venaissin, qui faisait partie de l'héritage d'Alphonse de Poitiers et de sa femme Jeanne de Toulouse. Il mourut en 1276. Ce pape est inscrit, au rang des bienheureux, sur le martyrologe romain. Cent deux de ses lettres se trouvent dans l'histoire de Campi (t. II), une dans la Collection des conciles de Labbe, une dans les Miscellanca de Baluze. (E.-H. Vollet). | |