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Gournay
(Vincent de), économiste, né à Saint-Malo
en 1712, mort en 1759, était fils d'un riche négociant. Il
dirigea longtemps les opérations de son père à Cadix,
et visita les principaux pays de l'Europe pour y étudier l'état
du commerce. Il quitta les affaires en 1749, acheta, d'après le
conseil de Maupas, une charge de conseiller au grand conseil, fut nommé
deux ans après intendant du commerce, et parcourut à ce titre
les provinces de France, signalant et combattant partout les abus. Gournay
fut avec Quesnay le fondateur de l'école
physiocratique; mais il diffère essentiellement de Quesnay,
en ce qu'il ne plaçait pas toute la richesse dans la terre et reconnaissait
que l'industrie crée une valeur réelle et ajoute beaucoup
à la richesse nationale; grand partisan de la liberté commerciale,
il proclama le premier cette fameuse maxime : Laissez faire, laissez
passer. On n'a de lui qu'une trad. d'un Traité sur le commerce
et l'intérêt de l'argent, de Josias Child (Paris, 1754,
in-12). |
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Gournay
(Mlle Marie de Jars de). - Femme célèbre par son
esprit, née à Paris en 1566,
morte en 1645. Ayant lu à l'âge de 18 ans les Essais
de Montaigne, elle conçut pour l'auteur
la plus vive admiration, s'en fit connaître, et lui inspira un si
tendre attachement qu'il lui donna le titre de sa Fille d'alliance.
Après la mort de Montaigne, elle donna deux éditions estimées
des Essais, en 1594 et 1635. Elle aussi composé elle-même
quelques écrits, parmi lesquels on remarque Le Grief des dames
(1626) et l'Égalité des hommes et des femmes (1622),
qui font d'elle une figure de premier plan dans l'histoire du féminisme,
ainsi que la Défense de la poésie et du langage
des poètes (où elle défend la vieille langue des
poètes français). Elle a traduit des morceaux de Virgile,
de Tacite et de Salluste,
1623. Elle était recherchée des personnes les plus distinguées
et reçut une pension du roi. |