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Claude Goudimel
est un compositeur français, né à Besançon
vers 1505 ou 1510, mort à Lyon le 28
août 1572, lors du massacre de la
Saint-Barthélémy. Les circonstances de sa vie sont mal
connues. Jean Petit, dit Coclicus, dit être entré en 1534
dans la chapelle pontificale, et y avoir brillé à côté
de Goudimel et de Costanzo Festa; on n'a retrouvé dans les registres
de cette chapelle ni le nom de Petit, ni celui de Goudimel. D'après
un passage de la Lettera scritta dal sig. Antimo Liberati in riposta
ad una del sig. Ovidio Persapegi (Rome, 1685), un musicien flamand
nommé Gaudio Mell, fonda à Rome
une école de musique où étudia Palestrina.
Ce texte relativement moderne est la base
sur laquelle se sont appuyés les historiens pour affirmer que Goudimel
fut à Rome, vers 1540, le maître de Palestrina,
et de quelques autres artistes, qu'on lui donne pour élèves,
sans toujours réfléchir aux impossibilités de dates.
Par une sorte de réaction contre ces assertions non prouvées,
des doutes ont été émis sur le séjour même
de Goudimel à Rome, et sur la probabilité des leçons
données par lui à Palestrina.
Les premiers ouvrages de Goudimel furent
des chansons françaises, insérées dans des recueils
publiés à Paris par Duchemin
en 1549. On rencontre ensuite de lui deux motets
dans le Liber quartus eccles. cantionum, imprimé à
Anvers
par Susato en 1553; la même année, il s'associa à Nicolas
Duchemin pour la publication du recueil Canticum beatae Mariae virginis,
auquel il fournit un Magnificat du premier ton
et un du huitième. En 1554, Goudimel fut l'éditeur du recueil
Missae duodecim, cum quatuor vocibus, imprimé par Duchemin,
et dans lequel il plaça de sa composition une messe et quatre moduli.
En 1555 parurent ses Chansons spirituelles à quatre parties,
et ses Odes d'Horace,
dernier fruit de son association avec Duchemin. En 1557 et 1558, il publia
un nouveau Magnificat et quatre messes dans
des recueils imprimés par Le Roy et Ballard.
En même temps qu'il écrivait
des oeuvres de musique religieuse catholique, Goudimel travaillait à
la composition des psaumes traduits en français.
On ne peut pas fixer l'époque à laquelle il embrassa la Réforme,
et l'on a même mis en doute qu'il l'ait embrassée réellement,
les psaumes étant alors chantés et composés par les
membres des deux religions. Au moins est-il certain que Goudimel entretenait
avec les huguenots des relations suivies; en
1565, notamment, il fut parrain d'un enfant à l'Eglise réformée
de Metz.
II publia ses premiers psaumes en 1554,
par conséquent avant ses messes : Premier livre, contenant huict
pseaulmes de David, traduictz par CIément
Marot, et mis en musique au long, en
forme de motets, par Claude Goudimel, plus les commandements de Dieu, à
quatre parties (Paris, 1551; Bibl. nat., superius et ténor).
Le Tiers livre parut chez Le Roy et Ballard en 1557 (Bibl. nat.,
exemplaire complet) : le huitième et dernier livre, en 1566. Six
morceaux de Goudimel sont contenus dans le Second Livre de pseaulmes
et sentences, mis en musique en forme de motetz par divers excellens musiciens
(Lyon, 1555; Bibl. du Liceo musicale de Bologne).
La plus ancienne édition du psautier
de Goudimel connue aujourd'hui est de 1564 : Les CL pseaumes de David
nouvellement unis en musique à quatre parties (Paris, 1564,
in-8). Une autre édition en fut publiée en 1565 « par
les héritiers de François Jaqui ». Les messes de Goudimel,
ses motets et ses grands psaumes en forme de motets placent leur auteur
au nombre des plus grands maîtres de son pays et de son temps. Son
psautier à quatre voix, destiné par lui « à
l'usage domestique », est une harmonisation des mélodies
de Guillaume Franc, conservées au ténor.
Goudimel se trouvait à Lyon, et
relevait de maladie, lorsqu'eut lieu en cette ville le massacre de la Saint-Barthélemy,
dans la nuit du 27 au 28 août 1572. II fut jeté dans le Rhône
« par les ennemis de la gloire de Dieu et quelques méchans
envieux de l'honneur que ce personnage avoit acquis ». (Michel
Brenet). |
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