| Famille de Gordon. - Ancienne maison d'Écosse, qui paraît être venue s'établir dans la Grande-Bretagne à la suite de Guillaume le Conquérant (1066). Les Gordon s'allièrent aux nobles maisons de Keith, d'Argyle, de Norfolk, et même aux Stuarts, à la cause desquels ils se montrèrent toujours fidèles. ils reçurent en 1684 le titre de ducs. La ligne mâle des ducs s'est éteinte en 1836 en la personne de George Gordon, né en 1770, pair en 1807, général en 1819, et garde du grand-sceau d'Ecosse. John Byron, père du célèbre lord Byron, avait épousé Catherine Gordon, issue de la branche aînée de cette famille, d'où vient que le poète portait aussi le nom de Gordon. | |
| Gordon (Patrick). - Noble écossais, issu de la même famille, né en 1635 mort en 1698, quitta jeune son pays, et devint feld-maréchal de Russie et gouverneur de Moscou sous le règne de Pierre le Grand, à qui il rendit de grands services dans la guerre de 1696 contre les Turcs, et dans la révolte des Strélitz. On a de lui un Journal précieux, publié de nouveau et complété à Saint-Pétersbourg en 1840. |
| Gordon (George), connu sous le nom de lord Gordon, né en 1750, membre de la chambre des Communes, s'y fit remarquer par son opposition au ministère et causa, par ses déclamations contre le bill en faveur des catholiques, des troubles qui amenèrent son emprisonnement, en 1780. Mis en jugement, il fut acquitté. Ayant publié en 1788 un libelle contre la reine de France, il fut arrêté et mis à Newgate, où il mourut en 1793. |
| Gordon (Charles George), général anglais, nommé communément Chinese Gordon ou Gordon Pacha, né le 28 janvier 1833, mort le 26 janvier 1885. Élevé à l'Académie militaire de Woolwich, il servit en Crimée, puis dans la campagne de Chine de 1860. Les Taï-pings ou révoltés aux longs cheveux, profitant de l'affaiblissement de l'empire chinois après la victoire des alliés, s'insurgèrent pour renverser la dynastie mandchoue et devinrent maîtres d'une grande partie de la Chine. Avec l'assentiment de son gouvernement, Charles Gordon entra au service de la Chine. A la tête d'une poignée d'Européens, il réorganisa l'armée chinoise, dégagea Chang-haï (Shanghaï) menacé, reprit aux insurgés Souchow et Wankin. L'armée de Gordon, «-l'armée toujours victorieuse », sauva la dynastie mandchoue qui semblait perdue et réduisit rapidement les rebelles. En 1863, Gordon, malgré les offres brillantes des Chinois, rentra au service de l'Angleterre avec le grade de lieutenant-colonel. En 1874, il entra au service de l'Égypte, fut nommé gouverneur de l'Afrique équatoriale et poussa les frontières égyptiennes jusqu'à Gondokoro. En 1819, il donne sa démission à la suite de difficultés avec le nouveau khédive Tewfik. Après avoir servi en Inde où il devint major général, il revint en février 1884 en Égypte pour sauver Khartoum assiégé par les troupes du Mahdi (La Nubie et le Soudan Oriental). Charles Gordon était d'un caractère religieux et mystique; il s'exalta pour cette mission. Il crut qu'il pourrait refaire ce qu'il avait fait en Chine et sauver la cause de l'Angleterre, c'est-à-dire, à ses yeux, de la civilisation. Très confiant en lui-même et dans l'ascendant que son énergie lui donnait sur ses les populations auxquelles il avait à se confronter, il entra, à l'étonnement de l'Europe, seul, dans Khartoum. Il ne put que prolonger la résistance de la ville. L'année suivante (1885), les derviches s'en emparèrent et Gordon fut massacré. Blake a publié son Journal (Londres 1883). |