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Le Gobi
ou Chamo est un grand désert de l'Asie
centrale, situé sur le territoire de la Mongolie
et du Nord de la Chine
(Mongolie Intérieure). Il s'étend de l'Altaï
mongol à l'Ouest aux monts Khingan à l'Est et couvre un espace d'un million
de kilomètres carrés environ, où, depuis la Tola et le Kerulen jusqu'au
Huanghe (Hoang-Ho) on ne trouve aucun cours d'eau
permanent. Il forme l'extrémité des terres sèches qui traversent obliquement
tout l'ancien monde, des bords du Sénégal
aux monts Kinghan. Son nom de Gobi signifie désert : Chamo en chinois
a la même signification.
Le Gobi est balayé par des vents
secs. L'hiver souffle constamment un vent du Nord-Ouest
sec et glacé, qui vient du pôle. Ce courant atmosphérique qui ne prend
que peu d'humidité en parcourant la mer glaciale gelée et qui en perd
toute trace en traversant les plaines sibériennes
sur une étendue de plus de 3000 km, dessèche complètement le Gobi. La
violence de ce vent est telle qu'elle force les voyageurs à se couvrir
la figure d'un masque de feutre. En été, un courant
aérien venant du Sud-Est emporte des nuages pluvieux
mais perd son humidité dans les monts Khingan dont le versant chinois
est humide, tandis que les pentes tournées vers la Mongolie sont arides
et desséchées.
Les soubresauts de la température au Gobi
sont extrêmes : en quelques heures le thermomètre monte ou descend de
40 °C. Prjevalskij
a observé le 16 mars une température de +20,5 °C à l'ombre qui est
descendue la nuit à -18 °C. En été, il tombe quelques rares averses
dans les parties argileuses du Gobi; elles forment
des mares et des lacs temporaires; le sol est raviné
par des torrents d'un jour, et c'est dans le lit des cours
d'eau ainsi formés, véritables fondrières, que les Mongols creusent
des puits où s'infiltre quelque peu d'eau.
La température basse du Gobi pendant l'hiver
avait fait croire aux anciens voyageurs que son altitude s'élevait Ã
2500 ou 3000 m, mais G. A. Fuss
et Bunge en 1832, et ensuite Fritsche, Prjewalskij,
Ney Elias n'ont trouvé au Gobi qu'une hauteur moyenne de 1200 m. La surface
du désert est coupée de vastes ondulations qui
s'élèvent à 1400 ou 1500 m et de dépressions où l'altitude tombe Ã
900 et même 800 m. C'est dans ces dépressions que se trouvent des bandes
sablonneuses ou Cha-ho (en chinois fleuves de sables); c'est dans
les parties sablonneuses que se trouvent surtout les herbes et les broussailles
qui ont en partie fixé les dunes.
Mais le Chamo proprement dit est un désert
de gravier, lit, d'après Reichthofen, d'une ancienne mer salée intérieure;
le sol est formé de graviers rougeâtres semés de cailloux quartzeux,
d'agates, de carnéoles, de calcédoines. On y trouve des efflorescences
de salpêtre appelées par les Mongols goutchir; le sel se dépose
dans les creux. Quelques rochers s'élèvent au milieu des étendues jaunâtres.
L'aspect du désert, malgré les différences de hauteur, est profondément
monotone; on parcourt pendant des journées le même sol; on trouve des
ondulations du même aspect.
Le désert de Gobi se continue à l'Ouest
par le désert de Takla-Makan et par les plaines de la Mongolie où se
trouvent les dépressions qui forment des lacs ou nors. Le désert
gagne sur ces régions, et les nors ne cessent de se déssécher
au fil des ans.
La flore et la
faune du Gobi sont analogues à celle du bassin
de la mer Caspienne. On y retrouve dans
les fonds argileux le Lasiagrostis resplendens appelé par les Mongols
dirisou, dont les brindilles sont dures comme du fil de fer. Ailleurs,
on trouve l'oignon et la petite absinthe. Quand
le sol est imprégné de sel, on trouve le Kalidium gracile, plante préférée
du chameau. De Kalgan à Oulan-Bator,
on ne voit que deux arbres rabougris; sur une autre route on en voit cinq;
il y a au Gobi quelques ormeaux, au dire des Mongols qui ont ces arbres
en grande vénération. Les herbes lisses et souples qui peuvent seules
y pousser sont déracinées par le vent d'hiver.
L'argal ou bouse de chameau est le seul combustible.
La faune est représentée surtout par
le lagomys ou lièvre noir que viennent poursuivre les loups et les renards,
et par le dzeren ou Antilope gutturosa qui vit en troupes de 30 ou 40 et
se réunit parfois en grandes troupes; l'alouette y abonde ainsi que le
vautour. (Chofardet). |
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