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Marc Charles
Gabriel Gleyre est un peintre
français, d'origine suisse,
né à Chevilly, petit village du canton de Vaud, le 2 mai
1806, mort à Paris le 5 mai 1874. Ses
parents étaient des paysans. Resté orphelin de père
et de mère à l'âge de huit ans, il fut recueilli avec
ses deux autres frères par un de ses oncles qui habitait Lyon
et y faisait du commerce. En raison de son goût et de ses dispositions
pour les beaux-arts, on le destina au métier de dessinateur de fabrique,
et, en conséquence, il entra dans l'atelier de Bonnefonds, qui lui
fit suivre en même temps les cours de l'école du palais Saint-Pierre.
Mais l'enfant ne tarda pas à manifester l'ambition de devenir un
peintre, ambition justifiée par ses travaux d'élève
d'une habileté précoce.
- Les Illusions perdues, de Gleyre (1843). Cliquer sur l'image pour l'agrandir. En 1825, il obtint d'être envoyé à Paris et il entra chez Hersent. Après quelques mois passés dans ses ateliers, il prit le parti d'étudier librement, prenant des leçons à l'Ecole des beaux-arts, auprès de Bonnington, à l'académie de Suisse, à Clamart et à la Morgue. Au bout de trois ans d'une vie toute de travail acharné et de misère persistante, il résolut de compléter ses études par le voyage classique d'Italie et il partit, en compagnie de deux de ses camarades, le peintre Sébastien Cornu et le paysagiste Fonville, faisant route à pied, tous légers de bagages et de bourse, mais riches d'espérances et d'enthousiasmes. Le jeune artiste resta quatre années à Rome, où il se lia avec la famille Bonaparte, Horace Vernet, Léopold Robert, Berlioz, les peintres lyonnais Orsel, Perrin et Chenavard. Il y fit ses premiers tableaux, dans une manière indécise, pastichant l'école florentine : les Brigands romains, Raphaël quittant la maison paternelle, le Premier Baiser de Michel-Ange et la Mort de Francesca di Rimini. En 1834, Gleyre entreprit un voyage en Orient, en compagnie d'un Américain fort riche. Il poussa seul jusqu'à Khartoum où il resta plus d'un an, vivant de la vie arabe. Ce voyage pendant lequel il exécuta une quantité considérable d'études, d'esquisses, de croquis, de dessins et d'aquarelles reproduisant les sites, les coutumes et les scènes de moeurs des nombreux pays parcourus, ne dura pas moins de quatre ans. En 1838, il était de retour à Paris, où la protection amicale de Paul Delaroche le mit en relation avec les artistes et les hommes publics les plus distingués de l'époque. Il peignit alors la Pudeur égyptienne, la Reine de Saba, les Cavaliers turcs et arabes et Diane et Nubienne, oeuvres traitées avec habileté et vigueur dans une note orientale très particulière, mais bien éloignée du caractère calme et spiritualiste de ses productions ultérieures, et montra au Salon de 1840 un Saint Jean inspiré par la vision apocalyptique, dont Gustave Planche signala le succès auprès des délicats et vanta la précision de dessin, la fermeté du modelé, la science profonde et la rare élégance. Cette série de tableaux mit en relief cet original talent. Le duc de Luynes, qui faisait restaurer
Dampierre par Duban, proposa à Gleyre la décoration de l'escalier
d'honneur du château. Le jeune peintre
y exécuta des allégories de la Religion, du Travail,
et de l'Agriculture; mais à la suite d'une visite d'Ingres
qui venait d'être chargé de peindre la grande galerie et qui
ne voulut pas souffrir le voisinage d'un artiste étranger à
son école, le duc de Luynes ordonna la destruction de ces peintures.
Ce fut un coup cruel pour Gleyre, qui toute sa vie conserva le souvenir
douloureux de cette profonde injure.
Femmes au bouquet de fleurs, de Gleyre (ca. 1850). Après le succès du Soir, le gouvernement vaudois, en exécution d'une clause du testament du peintre Arlaud, commanda à Gleyre, pour le musée de Lausanne, un tableau représentant la Mort du major David et, enthousiasmé de cette oeuvre d'un caractère vraiment fort patriotique, le pria de lui donner un pendant à l'illustration d'un fait héroïque de l'histoire nationale, en lui laissant le choix du sujet. Gleyre peignit les Helvètes, sous la conduite de Divicon, faisant passer les Romains sous le joug. La Pentecôte, de l'église Sainte-Marguerite de Paris, commandée par le conseil municipal; la Vénus Pandaemos, Ulysse et Nausicaa et Ruth et Booz, popularisées par la gravure, affirmèrent avec éclat le talent de l'artiste. De 1853 à 1870, la production de Gleyre est incessante, toujours aussi sévèrement consciencieuse que variée. Il aborde, sans faiblesse ni tâtonnements, tous les genres, tous les sujets, faisant succéder infatigablement les idylles aux scènes historiques, les fantaisies païennes aux tableaux de sainteté, les nudités mythologiques aux portraits. Son oeuvre, catalogué par Charles Clément, ne comprend pas moins de 18 tableaux, esquisses et études peintes à l'huile; 40 portraits peints et 73 dessinés; 54 compositions à l'aquarelle et au crayon, 15 aquarelles et dessins d'Orient, Les tableaux les plus célèbres, en outre des compositions sus-mentionnées, sont : Vercingétorix rendant ses armes à César, Hercule aux pieds d'Omphale, Penthée poursuivie par les Ménades, Sapho, le Bain, l'Enfant prodige. (GE). |
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