| Raoul Glaber (Glaber Rodulfus), chroniqueur du XIe siècle, né en Bourgogne à la fin du Xe siècle. Il avait à peine douze ans quand son oncle, un moine, le fit entrer au monastère de Saint-Léger de Champeaux. L'irrégularité de sa conduite l'en fit expulser. Il entra alors au monastère de Saint-Bénigne de Dijon où il demeura d'environ 1025 à 1030 ; il résida temporairement à Bèze entre 1025 et 1028. De Saint-Bénigne il passa à Cluny, sous le gouvernement de saint Odilon, vers 1031-33. Enfin il devint moine de Saint-Germain d'Auxerre, où il était dès 1039-40. Il séjourna aussi au monastère de Moutiers (Meleredense caenobium) qui dépendait de Saint-Germain d'Auxerre. Les religieux de Saint-Germain lui confièrent le soin de restituer les inscriptions des autels et les épitaphes de leur église, dont quelques-unes ont été retrouvées dans la crypte. Raoul Glaber a écrit une histoire en cinq livres : Historiarum libri quinque ab anno incarnationis DCCCC usque ad annum MXLIV. Le premier livre et le commencement du livre II furent écrits à Cluny après 1026 et avant 1040; les autres livres furent rédigés à Saint-Germain d'Auxerre, à savoir : la fin du livre Il avant 1040; le livre III, après 1037; les livres IV et V, après 1044. Raoul s'était proposé d'écrire une histoire universelle, mais il n'a pas su mettre chaque chose à sa vraie place; il mesure l'importance des événements à la connaissance qu'il en a; ce n'est qu'un mélange confus d'anecdotes, mais précieux pour la connaissance des moeurs et des idées de son temps. Ses erreurs chronologiques et géographiques sont nombreuses. Il était en outre superstitieux à l'excès. Hugues de Flavigny, Sigebert de Gemblou et l'auteur des Gesta consulum Andegavorum ont fait des emprunts à son livre. La première édition des histoires de Raoul a été donnée par Pithou dans ses Scriptores, en 1596. Raoul est aussi l'auteur d'une Vie de Guillaume, abbé de Saint-Bénigne, publié dans Mabillon, Acta sanctor., ord. S. Benedicti, s. VI, t. I, p. 320, et dans les Bollandistes, Acta sanctorum, janv., t. I, p. 57. (M. Prou). | |