| Girard (l'abbé Gabriel). - Grammairien, né à Clermont en Auvergne vers 1677, mort en 1748, était secrétaire général du roi pour les langues slavone et russe, chapelain de la duchesse de Berry, fille du régent, et fut admis à l'Académie française. On a de lui : la Justesse de la langue française, ou les Différentes significations des mots qui passent pour synonymes, 1718, souvent réimprimé sous le titre de Synonymes français, et augmenté par Beauzée, Rouhaud, Guizot, etc.; Vrais principes de la langue française, 1747; l'Orthographe française sans équivoque, 1716. | |
| Girard (abbé Antoine Gervais), né en 1752 à Joux près de Pontarlier, mort en 1822, fut longtemps professeur de rhétorique à Rodez, puis devint proviseur et inspecteur d'Académie à Cahors. On a de lui des Préceptes de rhétorique, Rodez, 1787, souvent réimprimés. Il compta parmi ses élèves l'abbé Frayssinous. |
| Girard (Philippe de). - Habile inventeur, né en 1775 à Lourmarin (Vaucluse), mort en 1845, entreprit de répondre à l'appel de Napoléon qui, en 1810, avait promis un prix d'un million à l'inventeur de la meilleure machine à filer le lin : il y réussit en 1813 et fonda à Paris la première filature de lin; mais la chute de l'Empire le priva de la récompense promise. Ruiné par de dispendieux essais, il fut réduit à offrir ses services à l'étranger : il fut nommé en 1826 ingénieur en chef des mines de Pologne. Il revint à Paris en 1844, sans avoir fait fortune. Cependant ses droits à l'invention de la filature mécanique du lin avaient été proclamés en 1842 par la Société d'encouragement; au moment où il mourut, une société de filateurs et de mécaniciens venait de lui assurer une pension de 6000 F. et le gouvernement français allait enfin le récompenser. Une loi rendue en 1853 assura du moins une pension viagère à ses héritiers. Outre la machine à filer le lin, Philippe de Girard perfectionna la machine à vapeur, inventa les lampes hydrostatiques à niveau constante ainsi qu'un pro cédé pour fabriquer les bois de fusil à la mécanique. |
| Girard (le P. Grégoire). - Instituteur suisse, de l'ordre des Cordeliers, né en 1765 à Fribourg, mort en 1850, fut d'abord curé catholique à Berne. il dirigea de de 1805 à 1823 l'école française de Fribourg, qu'il porta au plus haut point de prospérité; professa de 1825 à 1835 la philosophie à Lucerne, et se retira en 1835 dans un couvent de son ordre, où il se consacra à la rédaction de ses ouvrages. Le plus important est le Cours éducatif de langue maternelle en français, publié à Paris par Rapet et Michel (1845-1848, 6 vol. in-12) : il y transforme l'étude de la langue, si souvent fastidieuse et stérile, en un puissant moyen de culture intellectuelle et morale. Cet ouvrage, vraiment original, valut à l'auteur un prix extraordinaire de 6000 F. que lui décerna l'institut de France (1844), et le titre de correspondant de l'Académie des sciences morales. On lut doit encore un Cours de philosophie (Lucerne, 1829-1831, en allemand), remarquable par la clarté et l'élévation. |