| Giotto di Maestro Stefano, dit Giottino est un peintre italien du XIVe siècle. Selon Vasari, il se serait nommé Tommaso, fils de Stefano, et aurait reçu le surnom de Giottino de son zèle extrême à imiter la manière de Giotto; mais son nom fut réellement Giotto, comme on le trouve inscrit au registre des peintres florentins, l'an 1368. Parmi les nombreuses oeuvres que Vasari lui attribue, il est bien difficile de déterminer ce qui vraiment lui appartient. S'il est l'auteur des charmantes compositions qui décorent la chapelle Orsini, dans la basilique inférieure de Saint-François d'Assise, il faut convenir que, parmi les disciples de Giotto, il n'y en eut pas de plus délicat, de plus soigneux de l'ordonnance des groupes et de l'expression naturelle des sentiments. Les fresques de la chapelle Orsini retracent l'histoire de saint Nicolas de Bari. Au-dessus de la porte d'entrée, un Christ majestueux et tendre apparaît debout et bénissant sous un tabernacle gothique. Saint François et saint Nicolas lui présentent les deux frères Napoleone et Gian Gaetano Orsini, vêtus l'un en évêque, l'autre en clerc. Cette peinture évidemment contemporaine du reste de la décoration permet de la dater des premières années du XIVe siècle; car Napoleone Orsini, élevé au cardinalat en 1188, fut envoyé, l'an 1300, comme légat en Ombrie, et Gian Gaetano fut cardinal en 1316. - Pieta (à San Remigio), par Giottino. Peut-être faut-il, avec Thode, restituer ces remarquables compositions à Giotto lui-même. Un Couronnement de la Vierge et deux Scènes de la vie de saint Nicolas, peints à fresque dans le même église, au-dessus de la chaire, sont plus vraisemblablement de la main de Giottino, ainsi que les gracieuses peintures, très endommagées, de l'église de Sainte-Claire, également à Assise. A Florence, dans l'église de Santa Croce, Giottino peignit l'histoire de saint Sylvestre et de Constantin, telle que la raconte la Légende dorée. De cette série de fresques, assez mal conservées d'ailleurs, la plus intéressante est celle où l'on voit le saint d'un noble geste fermer la gueule du dragon qui vomissait la peste. D'autres fresques, du même style très élevé malgré la recherche réaliste, représentent, dans la chapelle funèbre de la famille Strozzi, à Sainte-Marie-Nouvelle, le Christ en croix parmi les saintes femmes, et l'Adoration des bergers. La galerie des Offices possède de Giottino un beau retable, la Déposition de croix. Nous savons que, sous le pontificat d'Urbain V, Giottino fut appelé au Vatican, avec Giovanni da Milano, les Gaddi et d'autres peintres de renom. Il demeura sans doute à Rome après le départ du pape en 1370, et peut-être y mourut. (A. Pératé). | |