| Genlis (Félicité Stéphanie Ducrest de Saint-Aubin, comtesse de). - Célèbre auteure, née en 1746, au château de Champcery près d'Autun, d'une famille noble, mais pauvre morte en 1830, reçut une éducation brillante, qu'elle dut en partie à la générosité du financier La Popelinière, et fut mariée dès l'âge de 15 ans au comte Bruslart de Genlis (devenu par la suite marquis de Sillery). Nièce de Mme de Montesson, qui avait épousé secrètement le duc d'Orléans, elle entra par son crédit dans la maison de ce prince, et fut peu après chargée, avec le titre de gouverneur, de l'éducation de ses enfants (Mme Adélaïde, Louis-Philippe, le duc de Chartres, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais). Elle exerça bientôt sur le prince lui-même un grand ascendant; elle paraît même avoir puissamment contribué à lui faire prendre parti contre la cour. Forcée d'émigrer en 1792, elle revint en France sous le Consulat et reçut une pension de Napoléon, avec lequel elle entretenait correspondance. A la Restauration, elle perdit tout crédit; néanmoins elle reçut jusqu'à sa mort une pension de la maison d'Orléans. Elle a laissé de son mari deux filles; on la regarde aussi comme la mère de la célèbre Paméla qui épousa lord Fitz-Gérald. Les ouvrages de Mme de Genlis ne s'élèvent pas à moins de quatre-vingts; ils se rapportent presque tous à l'éducation et consistent en contes, fables, romans et petites comédies. Les principaux sont : Théâtre d'éducation à l'usage des jeunes personnes, 1771-1780, 4 vol. in-8, où la morale est présentée avec art et intérêt; Annales de la vertu, 1781, 2 vol. in-8 : c'est un cours d'histoire où ne figurent que les actions vertueuses; Adèle et Théodore, ou Lettres sur l'éducation 1782, 3 vol. in-8, où les divers procédés des plus habiles pédagogues sont mis en oeuvre avec bonheur; les Veillées du château, 1784, 4 vol. in-12; les Petits émigrés, 1798, 2 vol. in-8; Contes moraux et Nouvelles historiques, 1802 et 1803, 4 vol. in-8, recueil plein de variété, d'intérêt et de délicatesse. Elle a aussi composé de nombreux romans historiques, parmi lesquels on remarque : Mlle de Clermont, 1802; la Duchesse de La Vallière, 1804; Mme de Maintenon, 1806; le Siège de La Rochelle, 1808 ouvrages qui eurent du succès, mais qui prennent beaucoup de liberté avec l'histoire. Enfin, elle publia en 1825 ses Mémoires (10 vol, in-8), ouvrage diffus, qui offre des révélations curieuses, mais qui fit grand scandale. Mme de Genlis a surtout réussi dans ses ouvrages d'éducation : dans ces livres, écrits avec naturel et élégance et remplis d'intérêt, elle enseigne une morale pure, qu'elle n'a pas toujours mise elle-même en pratique. | |